J’abandonne pour vous l’humour noir (un instant).

Cette affaire intervient alors que les autorités américaines font monter la pression sur les groupes européens qui investissent en Iran (une telle enquête sur les activités de Total en Iran risquerait de compromettre les efforts du groupe français qui cherche actuellement à conclure des négociations portant sur un contrat de gaz naturel dans ce pays). Un article paru mardi 3 avril dans « La Tribune », indiquait que les autorités américaines avaient convoqué le géant pétrolier pour qu’il s’explique sur ses affaires en Iran, information aussitôt démentie par un porte parole du groupe. La SEC (équivalent de la COB aux USA) pourrait parfaitement demander des explications à Total puisque les certificats de dépôt américains du groupe sont cotés aux Etats-Unis.

Plus globalement, elle intervient dans un contexte où les États-Unis cherchent à couper l’Iran de ses soutiens, tout en évitant soigneusement de :
- S’en prendre directement au 4ème pays producteur mondial, détenteur des deuxièmes réserves de la planète, partenaire privilégié de la Chine et de la Russie ;
- Déclencher une hausse trop brutale des cours, perspective qui d’une part déplaît fortement à Wall Street et aux grands secteurs consommateurs aux USA, notamment la sidérurgie et le transport aérien et d’autre part renforce le poids politique des pays producteurs qui cherchent continuellement à s’affranchir de la tutelle des USA et de leurs groupes pétroliers (essentiellement l’Iran et le Venezuela).

Je conviens que c’est un jeu subtil, comme la géopolitique en propose souvent. Mais c’est un fait que l’implication de la diplomatie Américaine dans les affaires pétrolières est de plus en plus forte, notamment en Iran et au Venezuela. Ses motivations ne sont pas le « bien être des peuples ». Soyons lucides et n’y ajoutons pas une querelle franco-Française, le sens de mon message.