Très cher collègue,
j’apprécie vraiment votre dernier commentaire sauf votre dernière phrase. Je ne l’ai peut être pas bien comprise puisqu’elle est tiré d’une partie d’un tout. Il s’impose alors un autre éclaircissement pour empêcher une interprétation abusive.
Oui, nous devons être tous d’accord que le Christ n’est pas le Père et cela de par les évangiles eux-mêmes. Oui, le Christ est le fils de l’Homme comme il le dit lui-même et bien fils de Mari comme le dit le Coran. D’où vient donc l’idée de sa nature divine ?
J’aurais repondu à cette question, au risque de me tromper, qu’elle doit avoir été posée quelque part par la traduction et la philosophie. Que doit-on entendre par le père ? Les textes ne sont pas confus sur la différence qu’il y aurait à faire entre lui et le fils. Elle se pose plutôt quant à la portée de la notion, le Christ étant présenté comme la parole de Dieu ou encore son âme. Or l’âme ou la parole de dieu peuvent-elles en être dissociables ?
Ce type d’interrogation est à mon sens au pied de la difficulté sur le mystère du Christ qu’on retrouve dans le débat théologique musulman sur la nature du Coran, verbe incréé de Dieu. La question entraine alors nécessairement une autre, si le Coran ou encore le Christ sont la parole de Dieu et donc Dieu lui-même (c’est ce qui se dégage de cette question), alors peuvent-ils être des créatures ?
On aurait pu répondre à cette question en distinguant entre la lettre et l’esprit. C’est pour dire que le mot parole ici doit être distingué de l’être même de Dieu pour signifier sa manifestation à travers sa parole. Dieu parle il est donc parlant. En parlant il créé comme il dit à toute chose d’être et elle le devient, Coran ou Jésus devenant alors des créatures si différents de la nature parlante de Dieu. Débat qui oppose jusqu’à nos jours les Chrétiens et, en Islam, les ach’arites et les mu’tazillites.
Le refus de la refléchir que nous sommes imposé, malheureusement, conduit à un maintien de l’incompréhension. Les Chrétiens doivent alors se reinterroger et les musulmans aussi au regard de ces questions de plus en plus pertinentes et auquelles ils doivent donner des réponses s’ils n’entendent pas voir les écritures encore déformées davantage.Il ne fallait pas attendre l’évangile de Judas.Et à trop attendre, il y en aura d’autres.