Merci pour ce commentaire. L’interview de Franck Miller est très révélateur : son projet est politique (en gros, défendre la position actuelle des EU engagés dans la guerre contre l’axe du mal), et non pas simplement artistique - et il n’est pas du tout historique. FM coupe donc lui-même court à toutes les réactions axées sur le fait que le « film n’est pas historique, c’est du divertissement » et l’article de l’auteur, révélateur d’un nationalisme blessé peut-être légitimement, est à côté de la plaque.
En fait le film n’est pas historique, mais politique. Et c’est en ce sens que l’auteur de l’article se trompe autant que nombre de ses détracteurs.
FM met dans un grand sac tous les « barbares » actuels selon la pensée dominante dans les cultures occidentales : arabes, iraniens, musulmans, islamistes, salafistes, plus-ou-moins-basanés, etc. Barbares non pas parce qu’il ne parlent pas grec, mais parce qu’ils sont placés, dans l’imagination, comme un ensemble de forces cohérentes visant peu ou prou, à terme, à la destruction des démocraties occidentales - et qu’il convient de circonvenir fissa comme le firent naguère les valeureux spartiates. Et il fait un film pour mettre en scène symboliquement d’un côté les forces du Bien (menée par l’Amérique-Sparte) contre les forces du Mal (le grand sac pleins de méchants basanés) et encourager ses concitoyens à soutenir les forces du Bien et plus immédiatement à continuer de soutenir la guerre en Irak.
On peut évidemment nier tout cela, même si c’est évident... Mais les film pseudo-historiques mettant en scène un enjeu politique ont marqué toute l’histoire du cinema - parfois en produisant ce faisant un chef-d’oeuvre !
Cela dit, une fois pris en compte cet objectif politique, rien n’empêche de prendre son pied en regardant les belles images de synthèse si on aime ça.