Et pour répondre à M. Masson, qui ne cesse de nous rabâcher son petit couplet sur les chiffres arabes (repris quatre fois dans ce thread), j’aimerais lui rappeler que lesdits chiffres se sont imposés en Europe non pas par le lobbying massif de tel ou tel parti de bohêmes humanistes, mais par l’usage qu’en faisaient les marchands et les scientifiques. Le monde évoluait, se complexifiait, le besoin de calcul se faisait plus pressant, et c’est ainsi que les chiffres arabes se sont imposés d’eux-mêmes. Par ailleurs, les chiffres arabes ont eu un avantage : la majeure partie des Européens du moyen-âge ne pratiquaient jamais aucun calcul. Donc, ils n’ont pas eu à « supplanter » les chiffres romains, qui n’étaient employés que par des élites numériquement insignifiantes.
Le parallèle avec l’esperanto est donc fallacieux. D’une part, pour s’imposer, l’esperanto devrait évincer une langue qui fait déjà fonction de langue internationale. D’autre part, si jamais l’esperanto a des qualités propres qui le rendent plus aptes qu’une langue naturelle à assurer la communication entre les hommes, force nous est de constater qu’en 120 ans, ces qualités ne lui ont pas permis de percer. Ce qui tend à laisser croire qu’une langue de cette efficacité est non-nécessaire au monde actuel. Enfin, j’attirerai votre attention sur le fait qu’apprendre un système de numération et de calcul est une chose, apprendre une langue en est une autre. Ce n’est pas le même investissement en temps ni en mémoire.