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Commentaire de Henri Masson

sur Polémique médiatique autour de l'espéranto


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Henri Masson 11 juillet 2006 15:31

Comme skirlet, je trouve un véritable amusement, et je suppose que nous ne sommes pas les seuls, dans l’argumentation « scientifique » de l’ « explorateur ».

Cette argumentation est à la science ce que l’infaillibilité pontificale est au catholicisme. C’est aussi amusant que lorsque la propagande sioviétique parlait de « marxisme scientifique » smiley

Confucius avait dit : « Savoir que l’on sait ce que l’on sait, et savoir que l’on ne sait pas ce que l’on ne sait pas : voilà la véritable science. »

La jugeote a souvent plus de valeur qu’une prétendue « formation scientifique » dont les failles et lacunes apparaissent ici à chaque tournant, à plus forte raison quand celle-ci conduit à jouer les « explorateurs » qui parlent de choses qu’ils n’ont jamais étudiées. Il conviendrait donc de parler de « déformation scientifique » plutôt que de « formation scientifique » smiley

Que vaut une « formation scientifique » qui ne permet pas de se rendre compte qu’il existe une dictature de l’anglais, que l’usage exclusif de l’anglais — en premier lieu LANGUE NATIONALE — permet entre autres à la puissance dominante de piller les travaux de chercheurs qui utilisent l’anglais comme seconde langue ? Voici quelques années, j’avais hébergé chez moi Dennis Edward Keefe, dont j’ai parlé plus haut. Dans un courriel qu’il m’avait envoyé après être retourné dans son université de l’Illinois, il m’avait écrit que celle-ci avait eu 12 prix Nobel. Le tout-à-l’anglais permet à la puissance dominante de conserver sa suprématie (Anglo-American Conference Report, 1961).

Dans un ouvrage au texte très dense, bourré de références très précises, Ulrich Lins, historien allemand de l’espéranto, a montré la nature des obstacles que l’espéranto a dû surmonter pour survivre jusqu’à nos jours : http://www.esperanto-sat.info/article451.html

Sans référence, voilà l’ « explorateur » qui abandonne sa « formation scientifique » pour se déguiser en Mme Soleil !

C’est bien ce que j’ai écrit plus haut : ce n’est pas dans la queue d’un lion qu’il faut chercher l’intelligence. Celui qui se donne le pseudo reluisant d’ « explorateur » se garde bien d’étudier la question, comme ont eu le courage de le faire les prof. Umberto Eco, Robert Phillipson, et, bien plus, tôt, au début des années 1920, Inazô Nitobe, membre de l’Académie impériale japonaise et secrétaire général-adjoint de la SDN.

PS : J’ai oublié d’indiquer l’adresse du programme britannique « Springboard... to Languages » : http://www.springboard2languages.org/home.htm


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