Monsieur TALL,
Le « contrôle compétitif », que vous suggérez, suppose que chaque candidat délègue des spécialistes en sécurité informatique dans les bureaux de vote. L’urne transparente permet à n’importe quel citoyen d’exercer le « contrôle citoyen ».
Par ailleurs, vous présumez que je serais « animé par une certaine phobie de la technique ». Amusant ! Je suis un passionné de technologie, ex « jeune chercheur » en informatique, et depuis 25 ans journaliste scientifique, spécialisé en high-tech. Je vous renvoie à mes derniers articles sur l’ordinateur quantique, les supercalculateurs ou encore les puces RFID dans le magazine « La Recherche ».
Vous poursuivez : « Quant à moi, j’ai écrit mon 1er programme en langage-machine en 1973. » À ce (petit) jeu-là, vous perdez également, car en 1973 je travaillais depuis 3 ans comme informaticien à l’INSERM de Villejuif.
Pour finir, puis-je rappeler que le suffrage universel appartient au peuple tout entier. En conséquence, le problème n’est pas que des informaticiens soient convaincus, dans leur coin, qu’ils ont trouvé la solution idéale. Car les gens savent que des ordinateurs se font embrouiller tous les jours et qu’ils n’ont aucun moyen de rien y changer.
On cherche en vain une bonne raison de voler au citoyen le contrôle du scrutin auquel il a droit depuis 1789. Le motif réel le plus fort semble être une fascination puérile devant la technologie, chez certains politiques. La « technolâtrie » fait plus de ravages encore que la technophobie.