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Commentaire de Oudeis

sur L'affaire des travaux de la porte des Maghrébins à Jérusalem : un débriefing


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Oudeis 13 avril 2007 11:08

Article intéressant et ayant le mérite - après la focalisation aussi importante que brève de la part des média - de revenir sur cette affaire.

Il est en particulier notable de constater qu’après avoir relayer les accusations de tentative de destruction des Mosquées, les medias ont en général très peu (pour ne pas dire pas du tout) informé sur les conclusions de l’enquête internationale récusant ces accusations. Merci donc à l’auteur de le rappeler ici et de décrypter de manière pertinente les enjeux politiques de cette affaire.

J’aurais cependant deux petites remarques à faire.

L’auteur reprend les accusations de tentatives de « judaïsation » de Jérusalem par Israël. Or - sans même revenir à l’Antiquité - depuis au moins le 19ème siècle et jusqu’en 1948 (où une grande partie des Juifs ont en été chassé), Jérusalem était majoritairement juive : Que sais-je » n°1801 (éditions PUF) p.19 : « Même Kral Marx, si hostile à tout ce qui touche au judaïsme, admit ce fait, lorsqu’il releva en 1854 ‘La population sédentaire de Jérusalem compte 15 500 âmes, dont 4 000 Musulmans et 8 000 Juifs. Les Musulmans forment le quart de la population totale et comprennent des Turcs, des Arabes et des Maures. Ils sont, bien entendu, les maîtres à tous égards’ (Extrait d’un article publié par le New York Daily Tribune du 15 avril 1854). C’est encore ce que confirme l’Almanach de Jérusalem de 1868, puis les premiers recensements établis par les autorités ottomanes : 25 000 Juifs sur 39 000 habitants à Jérusalem en 1889, 28 000 sur 45 000 en 1896, 45 000 sur 70 000 en 1913 ». « L’exaspération » des Palestiniens de voir des Juifs se réapproprier la ville la plus sainte du Judaïsme dont ils avaient été chassées est-elle est elle réellement justifiée (faut-il par exemple rappeler que ce sont les pays arabes qui ont interdit entre 1948 et 1967 aux Juifs l’accès au Mur Occidental - appelé également Mur des Lamentations - premier lieu saint du Judaïsme) ? Où n’est-ce encore qu’une distortion historique à desseins politiques et visant à mobiliser les masses arabes tout en recueillant les sympathies occidentales ?

Mais surtout, pourquoi donc l’auteur cherche à tout prix une symétrie factice dans sa conclusion. Car l’auteur a lui-même dans son article mis en lumière l’extrémisme, le fanatisme et la mauvaise foi du Waqf - illustrant l’extrémisme d’un bord. Se place-t-il donc lui-même dans la catégorie des « extrémistes » de l’autre bord pour avoir « dénoncé mauvaise foi et le fanatisme arabe avec lequel il s’avère impossible et vain de négocier » ?


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