Toute cette belle construction pouvait tenir la route il y a encore 6 mois, quand le monde publiait un sondage donnant le pen à 17% et que dans le même temps sarko était donné comme détesté. Maintenant, ce n’est plus de mise du tout.
Je pourrais me perdre en conjonctures et en explications plus ou moins claires, mais je ne le ferai pas.
En effet, il y a un double élement qui démolit cette étude.
Ce sont les sondages, OUI, les sondages. Je m’explique.
- Le Pen en 2002 (avant aussi) a été clairement minoré par les sondages, en moyenne et avant la dernière ligne droite, mais à 10 jours du scrutin, les sondages ne se trompent pas de plus de 2,5 points. En 2002, Le Pen était à 10 jours du scrutin à une moyenne de 14% et il a fait 16,86, soit un écart de 2,86 points en moyenne. Aujourd’hui, il est exactement dans la même moyenne de 14%, il fera donc au maximum 17%, allez 18 pour être gentil avec lui, mais il est au taquet !
- DEUX, et c’est l’élément le plus important. Personne n’a jamais été au second tour en ayant été classé 4ème dans les sondages à 10 jours de l’échéance. Pour que le miracle arrive pour M Le Pen, il aurait fallut qu’aujourd’hui, il soit troisième. Il ne l’est pas et ne sera donc pas au second tour, c’est une évidence mathématique. Ceux qui pensent le contraire se trompent lourdement.
Allez, je vais être encore très gentil. Si dimanche, dans la moyenne des sondages, le pen n’atteint pas 17%, et si surtout il ne passe pas devant Bayrou pour être troisième, alors là vous pouvez être sur et certain à 100% qu’il ne sera jamais au second tour. Et, vous le coyez, je suis très sympa.
J’ajoute qu’il faut arrêter de prendre les citoyens pour des andouilles, car le nombre d’indécis était le même en 2002 (42% à 10 jours du 1er tour).
J’ajoute également que ce qui est vrai pour Le Pen l’est aussi pour les autres. A 10 jours du scrutin, chirac était tombé à 22/23% et il a fait 19,5. Or, Sarko est à 28 de moyenne, ce qui fait qu’il devrait perdre au minimum 10 points pour ne pas être au second tour, ce n’est guère envisageable. Quasiment scientifiquement, on peut dire que si dimanche sarko est toujours à une moyenne de 28%, il sera immanquablement au second tour.
Le plus intéressant dans cette élection, du moins dans cette dernière ligne droite et concernant les sondages, c’est le double cas de Bayrou et de Royal, cas qui a été laissé de côté par les analystes. En effet, pourquoi Bayrou pousse sa gueulante et demande les « sondages bruts » le concernant lui et aussi Royal, c’est parce que ces données bruts mettent clairement Bayrou largement devant Royal. Et OUI ! Comment cela est-il possible allez vous penser ? C’est simple, les instituts corrigent les données de Royal à la hausse, en y ajoutant les intentions de vote de 2002 en faveur de Taubira et de Chevènement (alors que personne n’est proprio de ses voix), et ils corrigent les données de Bayrou à la baisse en tenant compte de son résultat médiocre de 2002 (6,9%). Et HOP, voila le tour st joué.
Il vaudrait mieux regarder la terrible inteligence et la roublardise de Jean Marie Le Pen. Ell se décline, à mon avis, en trois points.
- A travers les propos de « sarkozy candidat de l’immigration », il change sa stratégie et se durçit pour ramener à lui a base afin de faire le score le moins bas possible, voire réussir à finir troisième, car si il est impossible de terminer second quand on est 4ème, on peut finir quand même 3ème, soit sur la dernière marche du podium et se poser en victime des sondages. CQFD.
- Dans le même temps, en se rapprochant de Sarkozy par de multiples appels du pied, il espère un geste symbolique de sarko entres les deux tours afin de l’obliger à se mouiller. Après le pen se moque que sarko soit élu ou battu (plutôt battu d’ailleurs car les tout récents propos de rocard sont des clowneries), il aura brisé un tabou et pourra léguer le FN à sa fille, celle-ci pouvant achever le parcours du rapprochement avec la droite dite classique.
- Enfin, le pen est un malin, et il sait qu’une présidence Bayrou serait mauvaise pour son mouvement, c’est pour ça qu’il martelle sans cesse qu’elle est battue d’avance, afin de remoboliser l’électorat de gauche en sa faveur. Le Pen est trop malin pour que le moindre de ses propos ne soit pas calculé. Il donne alternativement des coups de pouces à Sarko, (il a réussit l’exploit de le rendre sympa depuis deux jours !!!), puis à Royal (il faut le faire !!!), et c’est hyper calculé chez lui.
Il espère ainsi un duel sarko royal, une troisième place pour lui, et un avenir radieux pour le FN. Le Pen est redoutable. Tout le monde sait que le problème de Bayrou n’est pas d’être élu au second tour mais d’être à ce second tour. S’il y était, tout le monde se moquerait des consignes de Le Pen, et il n’aurait rien à dire du tout.
Un second tour royal sarko c’est « royal » pour le pen dans tous les sens du terme. Ca place sarko dans l’obligation de pactiser avec lui, ça pousse bayrou à gauche ce qui élimine à terme l’UDF du jeu, bref c’est tout benef comme on dit.
Souvenez-vous, en 2002, Jospin avait le malheur d’être à la fois sortant et pas Président, donc sans les avantages liés à la fonction, donc tous les désagréments. C’est cela qui l’a tué. Il aurait du refuser Matignon ! Mais en 1995, il a fait la pire des campagnes que la gauche ait jamais connu, il était ringardisé y compris par les guignols de l’info de façon encore pire que Bayrou, il n’existait pas, on le donnait troisième ou quatrième et pas à plus de 16 / 17%, Mitterrand avait refusé de lui donner un soutien clair, bref il passait pour un pitre, un rigolo, et tous les analystes affirmaient qu’on allait revivre assurément le retour de « poher pompidou » avec « balladur chirac ». L’extrême gauche, le PCF, les verts, et toute une partie du PS le vomissaient et ne lui donnaient aucune chance. Pire que ça, bien pire que ce que vit Royal en ce moment, il était victime d’une double attaque : On le disait petit et sans aucun charisme, et toute la presse l’attaquait pour son passé chez les trotskystes de l’ex Parti Communiste Internationaliste (les lambertistes, futur MPPT, futur PT de Gluckstein et maintenant de Schivardi).
Résultat ? Il a finit premier avec 23% et il a fait ses 48% au second tour.
Alors, messieurs les analystes, ôtez vos oeillères et regardez la réalité en face. Si, sur environ 70 millions de français, 15 vivent très très mal, et 15 autres chichement, il en reste 40 millions pour qui tout va bien et dont le slogan pourrait être « Pour que surtout rien ne change ». La gauche existe et vous allez encore vous en rendre compte. Royal est nulle ? Peut être OK ! Mais la gauche n’est pas sortante, ni de l’Elysée, ni de Matignon, et l’effet 21 avril jouera en sa faveur, c’est une certitude.
De toute façon elle n’est pas plus nulle que tous les autres candidats, car ils sont tous médiocres et à l’image d’une campagne petite, mesquine et mauvaise en tout !
L’histoire ne repasse jamais les mêmes plats. Si Le Pen pouvait être encore une fois au second tour, c’était contre la gauche et pas autre chose.
Comme cela a déjà été remarquablement analysé sur agoravox, le pen est tout de même atteint par la limite d’âge et il est devenu bien trop cabot et dandy pour être le receptacle des mécontentements. Je suis même certain qu’un gollnisch aurait fait mieux que lui. En effet, au milieu de tous ces « nouveaux », le pen pouvait être un repère, mais une médiocre campagne l’ont transformé en insuportable danseur de Tango.
Hier, des proches de lui disaient « ça part dans tous les sens sans cohérence ». Ils se trompent ! La cohérence de Le Pen est pour Le Pen et pour personne d’autre.
Pour conclure en m’excusant d’avoir fait long, je dirais que c’est une annecdote qui m’a alerté sur M Le Pen. Sur LCP, le 4 avril dernier, dans un grand débat, une journaliste présente Le Pen en affirmant « Nous recevons Jean Marie Le Pen, candidat du Front National à la présidence de la république ». Colère de Le Pen (et stupéfaction de la journaliste) : « Non, laissez moi corriger. Je ne suis pas un quidam, je suis le Président Fondateur du Front National mais je n’en suis pas le candidat. Je suis soutenu par le Front National, mais je suis Jean Marie Le Pen, candidat de Jean Marie Le Pen ».
On dit souvent que l’annecdote explique la grande histoire, et bien là tout est dit et en deux mots, M Le Pen a résumé tout son personnage et son parcours.
Jean Marie Le Pen est au service de Jean Marie Le Pen ! Le chef est au service de son clan et de personne d’autre !
Quoi qu’il en soit, au risque de me répéter, jamais un candidat classé quatrième à 8 jours de l’échéance n’a réussit à terminer deuxième.
Le Pen ne sera donc jamais au second tour. C’est écrit !
Qui veut prendre les paris ? Je suis un peu à court d’argent !
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