J’ai longtemps hésité avant de commenter ici le « dérapage » de Nicolas Sarkozy à propos du caractère soi-disant héréditaire de la pédophilie.
D’abord parce que cela m’avait paru si énorme que je pensais que cela serait vite balayé comme un propos déplacé et mal exprimé (je n’avais pas regardé l’intégralité de l’interview), ensuite parce que je ne pensais pas que Nicolas Sarkozy confirmerait plus tard son opinion.
Mais, et pour en revenir au sujet de l’article, parce que comme l’immense majorité des contributeurs et lecteurs d’Agoravox, je ne suis pas de la génération de la seconde guerre mondiale.
Il a donc fallu une conversation avec ma mère, qui a elle vécu la guerre, pour que je comprenne avec quelle émotion ces propos sont venus rappeler à toute une génération la façon dont le nazisme justifiait la chasse aux juifs.
Ni moi ni ma mère ne sommes juifs. Elle est la dernière d’une famille de 10 enfants, dont deux sont morts pendant la guerre. Native de Lille, comme moi, elle a donc vécu cette guerre en zone interdite, subit les privations, les bombardements... Mais rien ne l’a plus marqué, jeune enfant, que cette étoile jaune, qui était accrochée à la poitrine de certains habitants, avant qu’ils ne disparaissent.
J’ignore l’impact qu’aura effectivement ce « dérapage » sur les électeurs de Nicolas Sarkozy, dont bien sûr peu ont l’âge de ma mère. Et je n’ignore pas que Nicolas Sarkozy ne pensais pas à cela en tenant ses propos.
Mais je peux vous rapporter ce que m’a dit ma mère, après en avoir discuté avec une voisine, de la même génération et du même âge, elle aussi plutôt à droite : Sarkozy : jamais.