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Commentaire de aquad69

sur Gène présidentiel : femme


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aquad69 (---.---.100.34) 13 avril 2007 15:53

Bonjour Mz Canarde,

je reste très sceptique quand à la parité.

Comprenez-moi bien : il est tout à fait normal, celà va sans dire, que chaque individu ici, femme ou homme, puisse partir à égalité pour faire la carrière de son choix.

Mais croire que le principe de parité puisse changer cette société et y apporter des solutions est, à mon avis une profonde illusion, car les femmes y vont en tant qu’acteur et non comme personnage.

Je m’explique :

une des causes de l’incompréhension de l’imaginaire de cette société est que l’on confond toujours l’individu et sa fonction, le « personnage social » qu’il joue et qui lui donne sens, comme au théatre on pourrait ne pas distinguer l’acteur de son rôle, ce qui interdirait de comprendre le sens de la pièce.

Dans la société patriarcale à l’extrême où nous vivons, le féminin n’existe pas en tant que personnage social au niveau de la vie publique ; ce qui n’empêche pas les femmes d’être de plus en plus présentes et reconnues, mais admises seulement en tant qu’individus, en tant qu’acteurs.

L’idéologie de cette société de « citoyenneté » moderne et aussi, paradoxalement, du féminisme nous ont imposé l’idée d’uniformisation des natures humaines : les rôles seraient les mêmes pour tous et universels, citoyens, élus, employés, cad des personnages neutres et asexués.

Mais il faut tout de même remarquer que ces rôles ont été forgés à partir de figures masculines, à une époque où seuls les hommes y accédaient.

Proposer la parité aux femmes aujourd’hui, celà revient en sommes à leur permettre de rentrer « dans les jeux des garçons » et d’y participer, à condition d’en respecter les règles ; les choses sont tellement figées aujourd’hui que personne apparemment n’imagine que les choses puissent être faîtes autrement...

Et pourtant la dernière ouverture qui permettrait d’apporter un peu d’air à cette société serait de bousculer un peu tout celà, et de changer ces règles et ces fonctions, précisément :

quand, par exemple, au théatre on veut changer le sens de la pièce, il ne sert à rien de remplacer les acteurs ; c’est le scénario et donc les personnages qui doivent changer.

Seul un autre regard, une autre manière de voir et de faire pourrait peut-être réussir une telle chose ; et le seul « autre » point de vue existant ici est le génie féminin, qui n’a rien à envier au masculin et qui n’a surtout aucun compte à lui rendre.

C’est une chose qui ne peut que venir de la base, et que de milieux feminins.

C’est la raison pour laquelle il ne faut pas espérer de grand changements de la part de femmes élues ou patronnes en entreprises : un élu, ou un patron sont tributaires des règles qui les ont amenés au pouvoir, et ils ont coincés par la définition même de leurs fonctions.

Si la seule démarche féminine est de conquérir les postes de cadres et les fonctions décisionnelles offertes par ce système, elles ne changeront rien ; elles ne feront elle-même que perpétuer, servir et cautionner une société plus patriarcale que jamais, par ses méthodes de travail et ses valeurs de plus en plus exacerbées :

Le culte de la victoire, du record et de la performance, l’adoration du pouvoir et ses dérives d’abus de pouvoirs, ainsi que l’obsession du mouvement, du travail et de la concurrence.

Cordialement Thierry


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