A voir les commentaires, le bon sens et la décence sont encore parmi
nous... c’est bon signe, et le bobo, sainement, fait l’unanimité
spontanée contre lui. Idiot utile, collabo naturel, tartuffe en plus
snob, arlequin consommateur qui se prend pour un intellectuel
cosmopolite... on n’en finirait pas dézinguer ses velléités de poseur.
Le bobo est un porc, n’importe quelle oxymore engraisse sa fatuité pleine de vide et trônant
dans l’abstraction, en surplomb de la trivialité charnelle du réel, souvent
odieux au regard inquiet de l’honnête homme, mais toujours infâme aux
yeux humides du bobo. Le bobo aime la vie, certes ; c’est le monde qu’il n’aime pas : d’où sa propension au narcissisme et à la consanguinité sociale la plus œcuménique.
Le bobo aime tellement la pureté, qu’il échangerait le monde contre un
grand principe armé d’un bon sentiment. Comme le monde vivant est le
démenti catégorique de sa « pensée », cette gifle perpétuelle sur son cœur, il vit entouré de tous les bobos de la terre, barricadé dans les
fantasmes d’un universalisme factice.
Il est bourgeois en tout, bohème en rien.
L’auteur explique sans rugir que le bobo n’aime pas « l’inégalité », à laquelle il préfère la « différence ». L’inégalité est un conflit objectif. La différence, une collection de
querelles narcissiques. C’est en vérité la mission historique du bobo -
assignée par ses ingénieurs sociaux : les financiers mondialistes et
leurs valets sociaux-démocrates - d’être la taupe du néo-fascisme, son
inflexible opérateur technique et son inaltérable bonne conscience !
J’ai eu la chance d’être très lié d’amitié, à la fin de sa vie, à Michel
Clouscard : à mon avis celui qui aura non, seulement le premier, mais le
mieux théorisé ce fameux « libéral libertaire » dans lequel le bobo, avec
sa dialectique réduite au paradoxe et à l’esquive, peine à se
reconnaître.
Si le bobo est à ce point haï, c’est parce que les « braves gens » pressentent
d’instinct la nature particulièrement retorse - subtil dosage de
sang-froid et d’innocence, d’expertise et d’esthétisme, de vénalité et de moralisme - de cet enculé mondain aujourd’hui aux
commandes de notre univers culturel, symbolique et donc moral.
Je HAIS le bobo - qui est le sous-homme tiède, impitoyable et rigolard - auquel, toute son histoire durant, l’effort de conscience et de raison du genre humain aura tâché d’arracher de le destin de l’Espèce...
De Balzac à Bernanos, de Marx à Céline : tout ce que j’admire le plus N’ÉTAIT PAS bobo...
:->
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération