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En réponse à :


Kern 24 octobre 2011 15:39

M. Mourey, vous avez à l’évidence une très bonne connaissance de la littérature ancienne.
C’est bien.
Mais, hélas, je ne pense pas qu’on puisse se baser entièrement (comme vous le faites) sur la littérature pour faire une analyse. Voici mes arguments :
1) la littérature est orientée (le meilleur exemple est La Guerre des Gaules) , imprécise (l’auteur ne parle que de ce qui l’intéresse ), relève parfois du conte philosophique ou de l’allégorie (no comment puisque vous citez l’Atlantide de Platon)
2) la littérature (surtout à cette époque) est loin, très loin d’être descriptive. La comparaison est sous-jacente.

Sur vos méthodes de déductions :
Vous basez tout votre article sur une interprétation, elle même orientée par votre vision des choses, étayée par des livres que vous avez écrits... Autant dire que scientifiquement cela ne pèse pas lourd.
Bien sûr, iI se pourrait que ce que vous dites soit tout à fait juste, mais ce n’est pas ainsi qu’on démontre en sciences.

En archéologie -puisqu’il s’agit bien d’archéologie au fond- on ne peut pas se baser sur un objet pour élaborer des théories. Je dis bien élaborer. On peut bien sûr se laisser aller à rêver, mais tout archéologue digne de ce nom s’arrêtera là.
En archéologie, c’est la statistique qui fait loi. Un objet, trouvé à un endroit, n’est jamais représentatif. 100 objets, trouvé dans une zone géographique assez vaste (pour écarter le doute d’une perturbation très localisée) mais pas non plus trop vaste (sinon, peut-on parler de zone géographique ?) et alors, et seulement alors, l’archéologue peut commencer à élaborer une bribe de théorie.
Si, en plus plus, d’autres découvertes archéologiques factuelles (je ne parle pas des interprétations faites par les autres archéologues mais uniquement de ce qui est trouvé dans le sol) viennent corroborer les bribes de théories, alors seulement nous pouvons dire que nous avons affaire à une théorie.

Mais que vient faire l’histoire, les textes et la littérature là dedans ? Ils ont deux rôles.
1) Au début : ils peuvent orienter l’archéologue sur « où fouiller » (mais pas sur les résultats)
2) A la fin : pour confirmer la théorie.

Puisque vous avez l’air d’aimer le lecture, je vous conseille celle d’un rapport de fouilles archéologiques.
Vous verrez, le style est radicalement différent. Les mots « hypothèse, je pense que, interprétation, à mon avis » sont bannis.
Ou alors ils font une timide apparition dans la conclusion.


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