Bizarre, cette volonté de faire respecter le droit au blasphème. Comme s’il devait exister un droit de cracher sur son voisin ! D’ailleurs, l’interdit existe et le bon droit fait son travail, à l’occasion, chaque fois qu’un fait de négationnisme anti-Shoah est signalé, la loi ne plaisante pas sur le sujet. C’est aussi et surtout cela la laïcité : se défendre de l’hégémonie religieuse, surveiller et écarter son intolérance, critiquer le dogmatisme et privilégier au nom de l’idéal républicain, l’esprit cartésien, le rationnalisme et l’égalité citoyenne qui commencent par le respect de la neutralité de l’école laïque. Mieux vaut donc bannir l’insulte qui n’apporte rien de positif et blesse inutilement celui ou celle qui, bien souvent, ne la mérite pas.
Maintenant me direz-vous, il existe en France, une tradition anarcho-sympathique qui consiste à bouffer du curé et à rosser la maréchaussée mais cette tradition qui privilégiait la verve de qualité et non l’insulte, appartient au passé, les peuples changent et surtout se regroupent par intérêts communautaires pour lesquels ils n’acceptent ni de transiger, ni même de faire valoir leur droit face à une justice qui ne les concerne que moyennement. Finie la belle époque du « ...Bal tragique à Colombey= 1 mort... » ? Il va falloir désormais beaucoup plus de courage que par le passé pour jouer d’insolence et de provocation.
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