« Vous êtes probablement jeune et face à la question de la dignité, vous pointez le cas des écoles de commerce. »
Même si le titre peut supposer une telle ambition (c’est maladroit de ma part mais il est volontairement plus accrocheur que pertinent) , je n’avais pas dans l’idée de m’attaquer à tout un paradigme, seulement à une idéologie assez précise liée aux écoles de commerce. Parce que si on veut distinguer les choses avec précision, il n’est pas question ici de dénoncer le paradigme libéral ou capitaliste mais seulement un aspect bien particulier d’une fusion de ce paradigme avec la pensée post-métaphysique : Une sorte de désillusion face à la vie qui justifie la négation de nos scrupules, de notre dignité, etc. Je me situerai plutôt dans la science normale (si on veut continuer le parallèle avec le livre de Thomas Kuhn) en essayant d’attirer l’attention sur une anomalie plutôt que dans la tentative d’une remise en cause intégrale du paradigme.
« Vous terminez par une citation tirée d’Obermann. »
Pour être honnête je la tire de Camus qui la tire lui-même d’Obermann, donc ma connaissance du contexte en est limitée mais merci pour vos précisions ! Elle me semblait intéressante car elle constituait une tentative de donner une légitimité à ce qu’on croyait dépourvu de sens après la mort de Dieu. Votre regard critique sur la Justice vous honore et la question est intéressante mais j’avoue avoir encore un regard peu développé sur la question.
« Je pense ici à Cadoudal, digne, très digne jusqu’au bout »
Vous m’enchantez. Les guerres de la Vendée et de la Chouannerie me semblent être une belle manifestation (évidemment dans les histoires qui nous en reste, il est probable que la réalité ait été beaucoup plus nuancée) de la dignité face aux extravagances de Paris où les Incroyables et Merveilleuses succédaient à la Terreur.
Votre conception de la dignité comme un ensemble de couches que va se construire un individu est intéressante mais j’essayais, pour ma part, de la penser comme la combinaison d’une vision de l’individu de lui-même et du regard des autres. Fatalement, vous vous intéressez alors à la responsabilité de l’Autre dans la perte de la dignité alors que j’essayais d’analyser notre responsabilité individuelle.
La question mériterait évidemment d’être explorée. Mais si je devais justifier la présence de cet article (« Tout ce que vous dites est sensé et bien senti mais ici vous vous adressez à un public où maraudent de très vieux singes qui ne voient pas dans ce que vous exposez sur les écoles de commerce, de quoi en faire un exemple du genre. »), je dirais que j’ai cherché à interpeller des individus destinés à devenir les cadres de demain sur cette vision nihiliste de l’existence qu’ils peuvent avoir qui, à mon sens, leur en fait rater la substance.
Ah oui et merci d’avoir répondu sur le fond, c’est d’autant plus plaisant que c’est rare.
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