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easy easy 28 novembre 2011 13:22


Je ne suis pas intéressé par les spéculations de l’auteur sur le sujet DSK mais il expose une photo dont j’ai envie de dire quelques mots.

De part et d’autre de ce porche, de ce passage dans lequel on s’introduit, il y a une borne placée là en chasse-roue (les moyeux des carrosses et charrettes dépassaient fortement des roues et abîmaient souvent les murs)

La forme idéale d’un chasse-roue serait plutôt une pierre taillée en 3/4 de cône et plaquée contre les angles des murs à protéger.

Mais il a été considéré qu’il valait mieux placer les chasse-roue plus en avant afin de préaligner les voitures plus tôt, plus confortablement. Du coup, les chasse-roues ont été écartés du bâtiment à protéger et se sont mis à avoir une forme plus cylindrique ou tronconique.

Comme ces pierres avaient fort à faire et qu’elles se brisaient souvent, on s’est mis à les ferrer, à les entourer d’un cerclage de fer dès que l’on devint riche en fer.

Dans cette photo, les deux bornes semblent avoir un faux cerclage de fer, tout semble être en pierre, mais au départ de cette allure, c’est le cerclage d’acier qui formait ce relief en anneau, ce baguage. (D’ailleurs ont voit deux bandes noires sur l’entrée qui pourraient être des fers, chose plutôt rare et que je n’ai encore jamais vue à une telle hauteur)


Je ne sais pas si le ferrage des bornes est très ancien (pas vu à Pompéi). Peut-être ne remonte-t-il qu’à 5 siècles quand les bâtiments sont devenus très ciselés et précieux et que le fer est devenu à la fois abondant et preuve de modernisation ou de progrès.

Toujours est-il que la plupart des bornes ferrées que j’ai remarquées datent du secteur 1800 1950. L’époque où le rapport homme femme a changé.


Cette époque de fer à chevaux, à viaduc, à rails, à canons, à obus et à mitraille a vu fleurir des bornes ferrées, très ferrées. J’en ai vu qui étaient entièrement encagées d’abord par des fers méridiens puis par des fers parallèles. De parfaits phallus en cage Louis XI.

A la même époque, au-delà des porches, on s’est mis à former des allées de château en les jalonnant de bornes ferrées enchaînées les unes aux autres. C’est que pour enchaîner des bornes entre elles, il est vrai qu’il vaut mieux que les chaînes s’accrochent sur un anneau ferré plutôt que sur la pierre

On se retrouva donc avec des voies bordées de phallus encagés et enchaînés les uns aux autres par le col.

Pour compléter le tableau.
Devant les châteaux de cette période, il y avait donc fossés et grilles. De part et d’autre de la grille d’entrée, il y avait une forêt de fers piquants, un hérisson d’acier pour empêcher les contournements de quelque voleur. Et le dessinateur de ces buissons d’épines, demandait au forgeron d’y installer des fleurs à calice très vulvaire placés en plein milieu.

Dans ce ferrage compulsif, (nulle part ailleurs qu’ici on aura autant donné dans le fer) les bornes ferrées ont vu leurs cerclages s’orner de fausses têtes de clous parfois sphériques, parfois en pyramide. C’est à cette époque orientaliste que sont apparus les colliers de chiens ornés de clous et à la suite, dans les BD, des esclaves de fer, les robots.

Ces bornes ferrées au garde-à-vous, bien immobiles, bien sagement alignées de part et d’autre des voies d’accès, chacune prise au cou par un collier à clous, ces colliers pris par une chaîne, cette chaîne les reliant les uns aux autres comme des esclaves disposés pour quelque déportation, ce spectacle là, ajouté à celui des obus également enchaînés les uns aux autres autour des monuments aux morts, tout cela devait forcément impacter ou traduire -mais très sourdement alors- quelque chose dans la relation, homme femme.


Dans le même ordre d’idées, en Occident et seulement en Occident, on s’est mis à concevoir de chevaucher des dragons et même de les représenter avec un collier clouté et enchaînés. Jusqu’à King Kong.

La présence de DSK sous ce porche à bornes ferrées n’est que le fruit d’un hasard et il n’y a pas lieu de s’en gausser.
Il vaut mieux, à mon sens et au sujet de cette photo, ne réfléchir qu’à ce phénomène des phallus bagués et enchaînés pour garder ou borner un passage. Phénomène qui a participé à notre culture et qui en a forcément traduit quelque chose qui ne s’énonce pas qu’en Oui/Non ; Existe/N’existe pas ; Blanc/Noir...


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