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easy easy 21 décembre 2011 22:36

Il y a des individus qui ont clairement voulu que leur suicide soit utilisé, donc qu’on en parle, tels Mishima, Thích Quảng Đức, Jan Palach, Mohamed Bouazizi, le colonel Robert Jambon. 


La plupart des suicidés n’ont pas cherché à dire quoi que ce soit au Monde en commettant leur dernier geste. Les faire parler, les utiliser soit nomminativement soit massivement, soit statistiquement, c’est faire de la ventriloquie avec des cadavres, c’est abuser de morts, c’est arroser son jardin du jus de désespérés.

( Philosopher du suicide, c’est en parler en s’introspectant sincèrement. On cherche alors sa propre vérité sans faire de spectacle. On ne tire aucun argument du nombre de suicides pour se hisser en chaire )

Même le fait de rendre hommage à un mort est une comédie ne rendant hommage qu’à son propre chagrin, qu’à sa propre perte, qu’à sa propre personne.
Ce n’est pas forcément une mauvaise chose que de profiter des morts pour se faire valoir. C’est peut-être même indispensable dans une culture comédienne, théâtrale, hystérique qui veut, ailleurs, qu’on se roule par terre ; ici, qu’on porte de grosses lunettes noires. Nous verrons bientôt Françoise Bettancourt jouer cette comédie devant le cadavre de sa mère.

On ne rend vraiment hommage aux gens qu’en appréciant leur présence. Si l’on n’a pas su exprimer cela de leur vivant, c’est pantalonnade que d’en jouer la comédie quand ils ont disparu.


La mort est une chose bien trop sérieuse pour être confiée aux vivants


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