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Frédéric Mahé (---.---.117.250) 19 juin 2006 11:02

Comme vous je suis abruti par les déferlantes médiatiques (en ce moment, le foot et Harry Potter, ça déborde), et sidéré par la passivité révérencieuse des médias à leur égard. Mais je trouve que vous y allez un peu fort quand même. Harry Potter n’est pas plus nocif que ne l’étaient en leur temps :

- Le Club des Cinq : cinq jeunes pré-ados dont une à la sexualité mal définie (Claude le garçon manqué), enquêtent sur des malfaiteurs et font le boulot de la police

- Oui-Oui : un pantin qui parle et un nain de jardin, on est en plein déni de réalité, les ptits nenfants risquent de croire que leur nounours va se promener la nuit parler avec des pantins

- Mickey et Minnie : une souris célibataire qui élève des neveux à la filiation mystérieuse et qui se fait envoyer bouler régulièrement par une éternelle fiancée qui ne rêve que de luxe (de fric, quoi)

- Tinin et le Capitaine Haddock : un adolescent prolongé, qui a un emploi qu’il n’assure pas (vous l’avez déjà vu écrire UN article ?), rêvant de son ami de toujours, un beau jeune garçon chinois (Tchang) court après les bandits sans relâche, on ne sait trop au nom de quoi, et se repose en habitant chez un vieil ours alcoolique et misogyne, leurs relations ne sont pas claires non plus. En plus, les représentants de la police belge (les Dupondt) sont deux crétins patentés

Le tout sans parler des contes et légendes : Barbe-Bleue (un sadique), le Petit Poucet (des enfants abandonnés dans la forêt et encore un ogre sadique qui mange les mineurs), j’en passe. Quant à la mythologie grecque : du sang, du sexe, des viols, des meurtres, et attention, ce sont les Dieux les pires.

Alors oui vous avez raison de souligner les vices cachés du récit, mais enfin, ça n’est pas pire que précédemment, et c’est même plutôt rigolo. Bref, JK Rowling, la petite fée des maisons d’édition, n’a pas vraiment innové, mais elle a sorti plusieurs bons gros livres honnêtes, marrants et sans prétention. Si les gosses aiment ça, tant mieux. Ils ne seront pas plus esquintés que nous-mêmes après les lectures ci-dessus méntionnées.

En revanche, la machine à vendre mondiale, elle, est insupportable. D’abord, parce que si le premier tome ne s’était pas vendu tout seul, personne n’aurait misé un kopeck sur Harry le Dépoteur, mais maintenant, on applique à outance le mantra « si ça s’est vendu, tout ce qui y ressemble se vendra » : deuxième ou n-ième tome, figurines, films, dessins animés, pantoufles, recettes de cuisine, que sais-je encore. On étouffe, de l’air !

Ensuite, la révérence transie de nos critiques et élites médiatiques est tragique : devant le chiffre, la masse, toute réflexion s’arrête, on suit tête baissée, comme pour le foot, d’ailleurs. Et ça c’est désolant, je suis d’accord avec vous.

Mais est-ce la faute du pauvre Harry ? Ou même de JK Rowling ? Je ne crois pas.

FM. 

PS : en revanche, il y a un truc qui me gêne vraiment, c’est le côté « génétique » de la sorcellerie, avec tout le baratin sur les sang-mêlés « qui sont des gens très bien quand même ». En tant que Moldu je me sens impuissant et révolté devant cette prédisposition inique qui m’écarte de la voie royale des super-pouvoirs. C’est comme pour les X-Men, c’est pas juste.


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