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easy easy 22 décembre 2011 17:22

Je ne vois rien à redire au fait de discuter du sens du mot « abstrait »
Je ne vois rien à redire non plus au fait d’estimer qu’il y a de l’abstrait (selon quelque définition) dans Apollon et Daphné.
Je ne verrais pas d’objection à dire qu’il y a une part de concret et d’abstrait dans toutes les oeuvres d’art.

Mais je ne vous suivrais pas pour dire que les oeuvres dites abstraites ne servent à rien, même si elles sont souvent paresseuses.



Notre culture hyper prométhéenne nous a obligés à dire ou dénoncer les effets d’un Bonaparte sur le pont d’Arcole par Gros. A dire ou dénoncer les effets des portraitisations idéalisées de Louis XIV, de Saddam Hussein ou de Kim Jong II, les utopies de Jean-Léon Gérôme

Et cela ne pouvait se dire ou dénoncer que de deux manières.
Soit avec de la prose
Soit, bien plus efficacement, par des contre-oeuvres et c’est ce qui a produit aussi bien les lumiérismes vénitiens de Turner (après son époque utopiste à la Didon construisant Carthage) que les ciels spiraleux de Van Gogh, que le sacre du Printemps de Stavinski, que les éléphants de Dali, que la fontaine de Duchamp.

Toutes ces oeuvres iconoclastes ne prétendant pas se classer, du point de vue de leur valeur, dans la même grille de lecture que les Titien ou David.



Depuis la Renaissance, l’Occident, porté par la découvert du zéro indien, a eu le goût de la révolution, des ruptures, donc de la critique et des renversements de valeurs. Le pape, le roi, la patrie, la famille, tout est passé à la casserole, casserole incluse.

Et parce que les valeurs classiques incluaient systématiquement la valeur travail laborieux à la Michel Ange, à la Bernin, les artistes qui ont voulu en rire ont aussi systématiquement joué la carte de la paresse apparente ou réelle.


Il était de bonne logique, à l’époque où une voiture avançait toute seule, où la machine à laver s’imposait, où l’on se dispensait de se confesser, que les artistes n’aient plus l’air de transpirer, de se couvrir de poussière et de crever de faim pour s’exprimer. Fin du mérite par le chemin de Croix ou la Passion.

N’ayez crainte, Apollon et Daphné restera, dans son genre, incomparable.


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