L’analogie entre le culte au surnaturel et le culte à l’argent est valable mais, à mon sens, elle doit être complétée par la vision globale du contexte dans lequel se construisent ces cultes.
L’argent - la masse monétaire - est la représentation virtuelle des ressources accessibles dans le présent et le futur plus ou moins immédiat. Il irrigue, en théorie, tous les agents économiques de la société comme un fleuve fertilise la terre en déposant ses alluvions. L’analogie se comprend mieux lorsqu’on la poursuit jusqu’à comparer l’argent au premier grand fleuve aux bords duquel se sont installés des êtres humains. Ce fleuve qui donne tout ne pouvait qu’être assimilé à une divinité surnaturelle tant ses crues signifiaient, à la fois, la destruction de l’effort des hommes et la promesse d’un futur encore meilleur grâce à la nouvelle dépose de terre fertile. Il a fallu le domestiquer, le descendre de son piédestal divin afin de le soumettre et d’en réguler le flux. Le réguler et non pas l’assécher fut la solution que les hommes mirent en place. Le fleuve perdit ainsi sa magie et fut soumis aux besoins des hommes, eux-mêmes soumis aux dieux.
Voilà pourquoi je pense que ce culte de l’argent ne pourra disparaître que par la compréhension réelle de ce qu’est l’économie de l’espèce humaine et sa domestication de la même manière que la domestication des grands fleuves a révolutionné notre mode de vie, il y a des milliers d’années. Je ne pense pas que ce sera par la grâce de la disparition de l’argent.
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