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Walid Haïdar 13 février 2012 16:35

C’est drôle comme comme le principe action-réaction cher à Newton se retrouve largement dans les sociétés humaines.


Contre les extrémistes du caillou, les extrémistes de la jungle...

Moi je pars d’un constat assez trivial : la barbe, ça me gratte, et ça me gêne, donc je me tond. J’ai l’idée de m’acheter un vrai rasoir (pas les trucs de vache à lait tous moches et qu’il faut jeter donc recycler, non, une vraie lame, jolie et que je pourrais donner à mon fils), mais comme c’est pas non plus un objectif de vie, je diffère et continue à me tondre la barbe, histoire de pas être gêné par mes gros poils drus. Pourtant, la barbe est naturelle, donc elle doit servir à quelque chose et ma gêne ne doit être que la résultante d’une construction psycho-sociale...

Bah non. Ma gêne résulte tout simplement du fait que l’homme de 2012 n’est pas un homme des cavernes, et que par conséquent son corps n’est pas forcément parfaitement adapté à son mode de vie et à sa sensibilité.

Je pense qu’il faut prendre les choses sous le même angle pour les autres zones poilues, pour comprendre que le désir de diminuer ou supprimer la pilosité est tout à fait fondé. Ceci n’implique d’ailleurs pas que le désir de poil soit infondé, puisque, et c’est heureux, les sensibilités sont diverses dans la société (et les sociétés elles-mêmes sont (de moins en moins malheureusement) diverses aussi).

Il y a bien des aspects de cette question : quelqu’un a évoqué le fait que les odeurs de transpiration permettraient aux humains, « à l’état naturel », de mieux sélectionner leurs partenaires : il y aurait des odeurs compatibles qui seraient des indicateurs de... de quoi en fait ? d’optimisation génétique pour l’éventuelle progéniture ? Vous nous vendez l’eugénisme 0.0 ou me trompe-je ? Il me semble que depuis les cavernes les hommes et les femmes en sont venus, pour sélectionner leurs partenaires, à des considérations d’ordre relationnelles, qui dans l’idéal sont testées in vivo, et modulo l’ensemble des dimensions attachées à ce qu’on appelle une relation. Ce qui d’ailleurs implique la dimension olfactive, parmi bien d’autres. Et il n’y a pas besoin d’avoir des poils sous les aisselles ou le pubis pour sentir, à un moment ou à un autre, même si l’odeur sera souvent moins intense.

Au delà de la pratique du cunilingus, qui, étant non « naturelle », n’a pas de raison fondamentale de ne pas appeler un ajustement pratique de la pilosité, il y a aussi, pour rester dans le champ olfactif, la question de l’alimentation. Étant donné que l’odeur dépend en grande partie de l’alimentation, et étant donné que nous ingérons des espèces de mélanges alimentaires monstrueux et certainement pas « naturels », que nous ingérons aussi des éléments certainement pas faits pour être consommés, ainsi que des quantités mal ajustées en général, il ne serait pas étonnant que nos odeurs soient ainsi artificiellement rendues pires que ce qu’elles devraient être. Par conséquent, en attendant que le monde change au point que nous en soyons rendus à manger de façon raisonnable, et abolissions la cuisines qui mélange tout et n’importe quoi (autant dire que ce n’est pas demain la veille), en attendant ce jour donc, au nom de quoi devrait-on s’interdire d’ajuster notre pilosité à notre « débauche » ?

Personnellement, je suis particulièrement poilu, ne me rase pas mais me tond à raz les aisselles, le pubis et l’entre-fesse, je ne me lave qu’avec du savon 100% naturel fait attention à mon alimentation et n’utilise pas de déodorant : j’utilise en fait un savon 100% naturel que je garde sec et que je frotte sous les aisselles en guise de déo : ça marche parfaitement, quasiment pas d’odeurs, la soude du savon n’empêche pas la transpiration mais neutralise le peu d’odeurs.

C’est donc un compromis que je fais, car je n’ai pas non plus envie d’avoir les aisselles qui piquent ou brûlent à cause du rasage ou de l’épilation, ni d’engraisser les vendeurs de merde et leurs panoplies qui n’en finissent jamais. Ce compromis me permet de conserver mes poils, de les avoir doux et courts, et de ne jamais sentir le fauve, si ce n’est éventuellement une petite odeur naturelle au contact, ce qui n’est pas désagréable.

C’est merveilleux de sentir l’odeur de sa partenaire, mais pour beaucoup une odeur forte est rebutante : pourquoi ne pas trouver le juste milieu ? Et pour ceux qui ne supportent strictement aucune odeur, sans compter les cas pathologiques, demandez-vous si vous n’en êtes pas rendus à préférer baiser un cyborg...

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