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HORCHANI Salah HORCHANI Salah 18 janvier 2012 01:01
« Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
Mardi 17 janvier 2012)

Par Habib Mellakh
universitaire, syndicaliste.
Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
 
Accord pour un dispositif sécuritaire renforcé pendant les examens
Assemblée générale syndicale à la FLAHM, le 19 janvier 

Recevant aujourd’hui les membres du bureau national de la FGESRS, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Monsieur Moncef Ben Salem leur a promis de protéger les examens semestriels de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba grâce à un dispositif sécuritaire renforcé devant l’institution, capable d’empêcher le sabotage des épreuves par des étrangers. Le renforcement du personnel administratif et ouvrier en charge du contrôle de l’identité et de la sécurité a également été décidé par le ministre et annoncé pendant cette séance de négociations avec les représentants de la FGESRS. Ces deux mesures doivent, pour être efficaces, s’accompagner d’une nouvelle levée du sit-in par les forces de l’ordre.

Par contre le ministre ne s’est pas clairement prononcé sur la publication d’ un texte (circulaire, note de service ou communiqué ) entérinant la décision des conseil scientifiques de l’université tunisienne d’interdire le port du niqàb ou de tout autre voile pendant les cours, les salles d’examen et les séances d’encadrement. Il a reporté cette décision à une date ultérieure et l’a subordonnée aux résultats d’une consultation auprès du tribunal administratif saisi par le ministère de cette affaire.

Il s’agit vraisemblablement d’avoir un avis sur la compatibilité du texte proposé à la consultation avec les libertés individuelles et la particulièrement la liberté vestimentaire. C’est une première dans notre pays. IL s’agit en apparence d’une procédure visant à protéger les droits de l’homme et qui ne peut être qu’appréciée dans un pays qui est dans une transition démocratique. Mais à y regarder de plus près, l’on se rend compte qu’elle est étrange. C’est comme si, oubliant que la liberté vestimentaire n’est jamais absolue, on demandait au tribunal administratif, au nom de cette liberté vestimentaire, de donner son avis sur l’obligation du port de l’uniforme par des policiers ou des douaniers ou de la blouse blanche par le corps médical ou paramédical pendant le travail parce que des professionnels appartenant à ces secteurs souhaiteraient abandonner ces uniformes par caprice ou pour des motifs religieux (Qui sait si un jour une femme appartenant à la douane, ou une infirmière ne demanderait à porter le niqàb pendant son travail ?). Depuis quand un code vestimentaire doit-il être soumis à l’avis d’un tribunal administratif ? Les codes vestimentaires souples ou stricts ainsi que les règlements d’uniformes ont toujours existé dans toutes les civilisations et ont toujours été déterminés par la profession soit pour des raisons pédagogiques, soit pour des raisons d’hygiène ou d’autorité, sans aucune ingérence du pouvoir politique ou religieux. Pourquoi devrait-il en être autrement aujourd’hui en Tunisie alors que personne ne remet en cause la liberté vestimentaire en dehors des lieux de travail.

La décision de s’en remettre au tribunal administratif est l’expression d’un profond malaise du ministre de la majorité nahdhaouie, confrontée à la rébellion des sit-ineurs mais obligé de tenir compte du point de vue de ses partenaires au sein de la coalition gouvernementale. 

Après le soutien accordé par le Président de la république, Monsieur Moncef Marzouki au conseil scientifique de la Manouba le 5 janvier dernier et la position claire du président de l’assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar, favorable à l’interdiction du niqàb en classe, vendredi dernier, le gouvernement est entre le marteau et l’enclume. 

Mais cet attentisme ne semble pas plaire aux enseignants de la Manouba, chaque jour confrontés aux dérapages verbaux et aux menaces des sit-ineurs et qui sont très inquiets, à six jours du déroulement des examens, à cause des atermoiements ministériels et de la tension qui monte de jour en jour. Ils se réuniront en assemblée générale syndicale le jeudi 19 janvier 2012 à 12h30 pour une nouvelle évaluation de la situation à la lumière des derniers développements selon une information communiquée par Khaled Nouisser, secrétaire général du syndicat de base des enseignants. ».

Salah HORCHANI


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