Ce qui est tout de même amusant, c’est que de nos jours on (et j’ai l’impression que c’est votre cas) associe « pragmatisme » à « molesse », quand, au final, le pragmatisme est une philosophie du concret, de l’action, du particulier ( « Pragmatisme » vient du grec pragmata ; action) héritée de l’empirisme et selon laquelle n’est vrai que ce que la logique peut résoudre. Il ne sert donc à rien d’opposer pragmatisme et idéologie de façon si manichéene quand le premier est le meilleurs instrument du second en matière de politique. Ne faire appel qu’à l’idéologie (étymologiquement « discours sur les idées ») serait, en revanche, faire preuve de « molesse » politique. Je ne dis pas que Mélenchon (ou toute autre personnalité de Gauche ayant votre sympathie) soit molle ni que Hollande ne soit qu’un homme d’action. Les deux sont animés d’idéologies (contrairement à certains cyniques qui peuplent les bancs de l’assemblée) et savent faire preuve de pragmatisme. L’un n’a pas le monopole de ceci tandis que l’autre a le monopole de cela et le pragmatisme n’est pas plus immoral que l’idéologie est vertueuse. Les deux termes vont de paire et j’espère il en sera de même avec les différents représentants de gauche (Hollande inclut quoiqu’en disent les mauvaises langues) pour l’éléction à venir.
Merci pour votre billet.