Les différents commentaires de ce post me donnent l’occasion d’étayer un peu mes propos. Il est assez difficile de définir avec précision les termes d’idéologie et de pragmatisme et de nombreux intellectuels s’y sont brulés quelques neurones. Mais nous pouvons tout de même les résumer de la manière suivante :
- Une idéologie est un ensemble d’idées cohérentes les unes avec les autres qui permettent de théoriser la vie en société. Le capitalisme tout comme le socialisme sont donc à classer dans les idéologies.
- Le pragmatisme quant à lui repose sur le principe de réalité. L’action ne résulte pas d’une mise en pratique d’une idée mais d’une analyse du monde réel à travers l’expérimentation.
En d’autres termes, si nous prenons l’analogie de la gestion de projet : l’idéologie serait la cible à atteindre, le pragmatisme serait une méthodologie expérimentale pour tenter de la mettre en pratique.
Ces deux principes étant posés, revenons à notre contexte politique.
Imaginons que le PS défende toujours l’idéologie socialiste. Son objectif serait donc manifestement d’essayer de tendre vers cette cible. Pourtant, la bifurcation prise par la social-démocratie dans les années 80 l’en empêche aujourd’hui. En acceptant les règles du néolibéralisme, les socialistes ont données les pleins pouvoirs aux capitalistes. Rappelons que le capitalisme est le système dans lequel les porteurs de capitaux sont propriétaires de l’ensemble des moyens de production. Donner les pleins pouvoirs aux capitalistes revient alors à créer une classe dominante qui n’aura de cesse que d’exploiter les classes inférieures. Le progrès social n’est alors plus qu’un vaste fantasme réservé aux derniers idéologues de Gauche. Le seul moyen pour tenter de faire du social dans un monde capitaliste est donc d’être pragmatique…sauf que, dans un tel monde, où le capital détient les pleins pouvoir, la seule finalité possible est la régression sociale. Le saupoudrage proposé par le PS n’est alors utile que pour « faire passer la pilule ». C’est la raison pour laquelle je dis que le pragmatisme de Hollande est tout simplement destructeur.
A l’inverse, pour redonner un sens au progrès social et placer l’Humain d’abord, il est nécessaire de soustraire le pouvoir aux mains des porteurs du capital. Ce pouvoir devant être alors réparti égalitairement sur l’ensemble des acteurs de l’entreprise. Ainsi, un modèle dans lequel les « capitalistes » ne sont plus la classe dominante ne peut plus être défini comme un système capitaliste et l’idéologie associée n’est alors plus normative. Par conséquent, l’idéologie socialiste reprend toute sa place dans le possible des cibles à atteindre. Voilà pourquoi je dis que le salut ne viendra que par la résurgence de l’idéologie socialiste.
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