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velosolex velosolex 24 janvier 2012 12:22

Le dernier volet de vos articles traitera t’il de la convention obsèque, et de l’attentisme des héritiers ?

C’est pas mauvais de rappeler un peu aux gens que le temps ne travaille pas forcément pour eux, et que les champs de fraises à cueillir, une fois qu’ils seront en retraite, ne sont qu’une belle promesse semblable à celle des lendemains qui chantent.

Car évidemment ce mythe qui ressemble un peu à celui de l’éternelle jeunesse, auquel on voudrait bien admettre juste un peu les temples grises, est entretenu par un tout un réseau commercial, d’assurances, de placement, de soins en tous genres. Un marché basé sur la peur, qui ne dit pas son nom, et qui dans un premier temps, travaillera à vous convaincre de la gravité du problème, et de leur compétence à vous assister.

« En avoir ou pas ? »

"Qu’aurez vous quand l’age de la retraite aura sonné ?" On interpelle sur le mode de la peur les séniors en peu de perte de vitesse et de déclassement. Le troisième age voir le quatrième sont devenus de sacré marchés. On ne vend pas ces camping-car monstrueux à des jeunes couples au RSA !

Dans le monde d’hier, Stephan Zweig parle de sa jeunesse à Vienne, de son père, banquier, qu’il a toujours connu marchant avec une canne, pourvue d’une canne, même quand il était jeune et en pleine forme. Les valeurs à l’époque prônaient en effet la pondérance, la réserve, la sagacité, et tous les notables étaient pressés d’entretenir un petit bedon rassurant, symbolisant la réussite et la bonhommie.

Nous sommes tous donc des animaux sociaux. Ce qui est nouveau, c’est effectivement ce marché du troisième age, bien compréhensible en réalité économique, dans le sens où ce sont qui ont le fric. Du moins pour le moment....

 Plus question de se laisser aller. Les images ne sont plus celles d’un grand père pêchant en bordure de rivière, ou d’un mamy tricotant, mais celle d’un aïeul toujours bondissant, au sourire toujours tendu, posant toujours la même question aux plus jeunes, inquiet malgré tout de la réponse : « Savez vous l’age que j’ai ? »

Bien avant que Shakespeare n’écrive le roi Lear, on connait bien le naufrage que peut être la vieillesse, surtout quand il affecte, comme dans cette pièce, un homme qui en dépit de ses manques, veut continuer à rester à la barre. Deux filles méprisables qui le flattent, honteusement, avec un cynisme sans nom. Une troisième, aimante, qui l’aide et tente de lui ouvrir les yeux !
A qui croyez vous il accorde de l’intérêt ?
Qui va t’il renier ?
Cette farce à la sauce Bettancourt aura fait rire la France tout autant qu’elle l’aura dépitée

Etre un temps soi peu objectif devant les évolutions du temps, ce n’est pas du pessimisme. Ca ne sert à rien de se croire plus malin que le temps qui nous travaille tous, dés la première heure de notre vie. Tout se transforme, même le regard, et les rides ne sont laides qu’ à ceux qui ne peuvent les supporter, voyant en eux des stigmates de la mort.

Mais« les vieux » de Brel, et les écrits se Houellebecq ne sont là que pour attester du génie créatif, mais aussi des névroses qui nous travaillent tous.

Le temps n’est pas qu’une chose négative.

L’expérience n’est pas un mot vain, autant que le plaisir de la transmission et du passage de relai. Il reste toujours de nouvelles choses à apprendre, de nouvelles choses à découvrir, pourvu qu’on garde sa capacité de regard et d’émerveillement de s’émouvoir,et de rire,

des autres autant que de nous même.


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