Pourtant, pourtant, ce livre aurait pu être une véritable bombe littéraire.
Si si. L’année écoulée depuis la sortie d’Omerta dans la Police, et la
dramaturgie entraînée par ce premier ouvrage, était une occasion en or
de raconter une putain d’histoire.
Il aurait juste fallu que Mme Souid raconte la vérité sur cette quinzaine de mois.
Parce que celle-là, que nous tentons de reconstituer à force de kilos
de documents de toutes sources la concernant, elle vaut son pesant d’or
éditorial.
Elle contient toutes les arcanes d’un bon récit, que dis-je d’un best-seller.
Amours croisées, contrariées ou parallèles, appétit de gloire,
mensonges et trahisons, agents double voire triple, correspondances
torrides, intoxications politiques, rôles troubles de
journalistes, censure d’articles fouillés, d’autres, inexacts ou
volontairement incomplets, promus en Une, mensonges médiatiques et
éditoriaux, chantages, puissances étrangères intervenantes pour
un soupçon d’exotisme ou de frisson, tribunaux utilisés comme moyens
de pression, « Négres » d’un projet de Loi, théories fumeuses de
complots, tentatives de déstabilisation d‘institutions et même
un doigt de religiosité…
Et peut-être des responsabilités conscientes (ou pas, l’histoire le
dira) dans toute cette agitation, de quelques grands noms de la presse
et de l’édition, voire de la police et de la politique,
pourraient également être envisagées de manière crédible, c’est dire
la richesse des ressorts narratifs !
Au point que les plus fins connaisseurs du dossier se demandent toujours aujourd’hui « Qui manipule qui dans cette affaire ? »
Mordieu la belle intrigue nous avons raté là !
J’avoue, j’aurais eu du mal à faire médiocrement la moitié de cela dans un fiction même en y passant des années…
C’est con.
Ce livre est passé à côté d’un succès énorme. Avec une héroïne qui
aurait pu devenir une figure « rock n’ roll » de la déontologie de la
presse et de la police, que dis-je : une icône punk du vrai
fonctionnement des médias.
Nous aurions pu avoir, en racontant la vérité sur cette saga moderne,
une sorte de Lisbeth Salander à la française écumant les plateaux
télévisés, (Les tatouages et piercings en moins. Faut pas
déconner quand même…).
Nous sommes passé à côté d’un succès planétaire, d’une sorte de Dallas
moderne et chaud bouillant sculpté à coups de latte dans du Semtex ™,
avec finitions polies au souffle d’un heavy métal bien
saturé…
Oui. Cela aurait eu une sacrée gueule.
Dommage qu’à la place il ne reste juste qu’une finalement triste
restée petite fille et son journal intime, racontant un mauvais scénario
de série Z brodé comme un brouillon de roman Harlequin.
La vraie, la bonne histoire finalement, celle qui l’aurait rendu
célèbre à coup sûr, c’est celle qu’elle ne raconte pas …Quel gâchis…
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