Le problème de lien avec la situation concrète de la gauche est assez récent,,, et est lié au glissement vers une pensée libérale libertaire dominante dans les domaines sociétaux, avec comme leitmotiv le politiquement correct, ce qui au niveau philosophique se rapproche dans le fond du libéralisme économique : l’individualisme particulariste.
Dans l’individualisme particulariste, chaque individu ou groupe est catalogué selon des normes qui lui sont particulières, avec comme principe qu’il ne doit pas y avoir de norme supérieure qui doit s’imposer à ces normes particulières, ni norme universelle (égalité de droit, de traitement) , ni norme transcendante ( supériorité d’un principe arbitraire, comme la religion, l’ethnie, un chef unique etc... ) s’appliquant à tous les individus ou groupes, sauf ceux décidés par l’individu ou le groupe en question.
Au niveau économique, cela revient à ce que chaque propriétaire, dispose de sa propriété privée comme il l’entend.
Au
niveau sociétal, chaque groupe fait ce qu’il veut avec ses normes
propres (sans se poser la question de la nature des normes de ce
groupes, et de comment elles sont imposées).
Cela abouti donc à une
position relativiste, or chaque norme de groupe, communauté, culture,
civilisation, est considérée comme se valant puisqu’il ne faut pas
toucher à aucune.
Vouloir changer une norme c’est considérer qu’il y
a une norme meilleure que d’autres, celle vers laquelle on s’oriente.
Par exemple en 1789 les révolutionnaires ont bien considéré les « normes »
des Lumières supérieures à celles de l’ancien régimes, et c’est
pourquoi elles devaient les remplacer.
Quoi qu’il en soit dans les deux cas économique ou sociétal, ce qui compte c’est la vision abstraite qui est pensée : l’absence de norme supérieure est ( supposée ) garante de la liberté. A partir du moment où ses ses propres normes (qui s’imposent à d’autres), au diable les droits de l’homme, l’égalité, la liberté de choix des autres, leurs conditions de vie etc... Si l’individu isolé se sent libre, les autres sont libres dans ces conditions. Qu’importe ceux qui sont de fait soumis à ces normes sans les avoir décidés (travailleur exploité ou individu dans une communauté aux pratiques autoritaires), par exemple.
On est loin de la définition « bakounienne » de la liberté "je suis libre si les autres sont libres", où la réalité de la liberté se juge sur la réalité concrète de la liberté de l’ensemble de la popuilation, et non sur celle d’un individu isolé. C’est là qu’on se rend compte du fossé entre la gauche médiatique actuelle, et la gauche historique.
Mais étant de gauche, le libéral libertaire a une pensée pour les injustice, pour les opprimés.
Sauf
qu’il le fait avec une vision particulariste, c’est à dire qu’une
catégorie vue comme opprimée, sera traitée selon une réalité abstraite
où les membres de cette catégorie seront vus uniquement à travers le
prisme de cette catégorie , celui de l’opprimé, et non selon un point de
vu universel où tout le monde serait appréhendé selon le même point de
vu.
Donc pour le libéral libertaire, le noir, l’arabe, par exemple,
sont vus uniquement à travers le prisme de l’opprimé. Les remettre en
cause dans des rôles agressifs, d’oppresseurs ou discriminants, est donc
insupportable pour le libéral libertaire, les critiquer c’est
obligatoirement vouloir les opprimer, les discriminer, et non dénoncer
des agressions, oppression, discriminations.
Ce qui compte c’est de préserver la réalité abstraite, le mythe qui permet de se donner bonne conscience.
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération