• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Christian Labrune Christian Labrune 11 février 2012 11:01

La destruction de l’école ne date pas d’hier ; cela a commencé au milieu des années 80, lorsque Chevènement a lancé ce mot d’ordre volontariste et stupide : 80% d’une classe d’âge au niveau du bac. C’était généreux, dira-t-on, mais pourquoi s’arrêter à 80% et ne pas aller jusqu’à 100% pendant qu’on y était, et pourquoi consentir encore au sacrifice de 20% de la dite classe d’âge ? On aurait pu faire mieux encore et modifier la déclaration des droit de l’homme en posant qu’ils « naissent bacheliers (ou licenciés, ou docteurs !) et demeurent libres et égaux en droits ». Cela aurait évité bien des souffrances à tant de malheureux soumis à la nécessité de faire travailler leur cervelle pour réussir.
Il relevait jusque là de la compétence de l’école d’évaluer le niveau de culture de ceux qu’elle avait la charge d’instruire, et non pas des institutions politiques. Peu à peu, puisque le niveau « montait » (en fait, il y avait de plus de plus de pseudo-bacheliers) le niveau des études pouvait bien baisser en proportion. Ce qui fait qu’on peut aujourd’hui, à l’entrée dans l’université, être incapable de comprendre un texte et plus incapable encore de s’exprimer d’une manière correcte et cohérente.
Ce sont donc des gouvernement « de gauche » qui se sont chargés de détruire le système d’instruction publique, par des réformes imbéciles que la droite aurait sans doute souhaitées mais qu’il lui aurait été impossible de mettre en oeuvre : c’est tout le corps enseignant qui serait immédiatement descendu dans la rue.
L’étiquette « socialiste » de ces gouvernements a constitué un parfait anesthésiant et les enseignants n’y ont vu que du feu. Je me souviens encore d’une pétition consternante affichée dans un lycée de la région parisienne : on prétendait, dans une sorte de supplique, informer Jospin, alors premier ministre, que son collègue de l’Education nationale, Allègre, était en train de détruire l’école, feignant d’ignorer que la distance qui séparait ces deux-là concernant les visées sur l’école était à peu près celle qui sépare ordinairement le cul de la chemise. 
Aujourd’hui, le candidat du parti fossoyeur de l’école républicaine fait tout ce qu’il peut pour s’assurer du vote des enseignants, probablement convaincu qu’il s’agit là du plus imbécile et du plus amnésique des électorats. Un autre, Mélanchon, celui qui veut se faire passer pour l’homo novus de la plèbe, fut aussi ministre de l’Education nationale. Un des plus insignifiants.
Mon intention ici n’est aucunement de dédouaner une droite tout à fait capable du pire elle aussi. Le malheur des temps, c’est qu’on ne peut plus voter : les partis susceptibles d’être élus sont plus ou moins à la botte des intérêts financiers et les « fronts » populistes qui se prétendent novateurs sont amis des systèmes anciens les plus abjects.
Christian Labrune


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès