Elle a raison sur un point : les journalistes sont payés pour falsifier les faits.
« Quelle folie que de porter un toast à la Presse indépendante !
Chacun ici présent sait que la presse indépendante n’existe pas. Vous le savez et je le sais. Il n’y en a pas un parmi vous qui oserait publier ses vraies opinions. S’il le faisait, vous savez d’avance qu’elles ne seraient jamais imprimées.
Je suis payé pour garder mes vraies opinions en dehors du journal pour lequel je travail. D’autres parmi vous sont payé pour un travail similaire. Si j’autorisais la publication d’une bonne opinion dans un simple numéro de mon journal, je perdrais mon emploi en moins de 24 heures. Un homme suffisamment fou pour publier la bonne opinion serait bientôt à la rue en train de rechercher un nouvel emploi.
La fonction d’un journaliste est de détruire la vérité, de mentir radicalement, de pervertir le faits, d’avilir, de ramper aux pieds de Mammon et de se vendre lui-même, de vendre son pays et sa race pour son pain quotidien ou ce qui revient au même, son salaire.
Vous savez cela et je le sais. Quelle folie donc que de porter un toast à la presse indépendante. Nous sommes les outils et les vassaux d’hommes riches qui commandent derrière la scène. Nous sommes leurs marionnettes. Ils tirent sur les ficelles et nous dansons. Notre temps, nos talents, nos possibilités et nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des PROSTITUÉS INTELLECTUELS. »
(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)
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