La colonisation a été un massacre et, s’agissant de l’Algérie, un génocide. Si l’on ajoute aux tués au combat les famines et épidémies causées par la politique de la « terre brûlée » de Bugeaud, on arrive à des estimations allant de 700 000 à 1 000 000 de morts, pour une population de 3 à 5 millions d’habitants.
La décolonisation, guerre coloniale et guerre civile enchevêtrées, a été un autre massacre où périrent 250 000 à 300 000 morts chez les indigènes et environ 25 000 chez les militaires et civils français. De Gaulle a trompé tout son monde : « les musulmans » (guillemets parce que beaucoup de Kabyles et certains Arabes ne l’étaient pas), Pieds-Noirs (qu’il n’a pas su protéger) et les Harkis (que l’on a ignorés ensuite, tout comme les Algériens qui ont combattu sous le drapeau français).
50 ans, ce n’est pas vieux du tout. Un jeune mort à vingt ans en 1960 aurait 72 ans aujourd’hui. Beaucoup de gens actuellement vivants portent encore le deuil de parents, de frères ou soeurs voire d’enfants disparus.
On a essayé de romantiser la période coloniale.
Cette occupation, pour appeler les choses par leur nom, fut une triste erreur et pire que cela, une ignoble saloperie.
Il ne s’agit pas de se flageller ni de se liquéfier en repentances, mais de parfaire le travail de mémoire et de reconnaître sans équivoque les erreurs du passé.
Chirac a su le faire pour les crimes du régime de Vichy.
Si les blessures sont encore à vif, c’est parce que la censure de l’époque et la réticence à dévoiler les archives ont rendu la recherche difficile. Pendant huit ans cette sale guerre - un pléonasme j’en conviens - a été apelée « pacification ».
Il reste encore beaucoup de travail aux historiens français et algériens pour rapprocher leurs points de vue et, à défaut de parvenir à une vérité parfaite (ce qui relève de l’utopie), s’en approcher avec une précision suffisante pour faire consensus.
C’est une condition nécessaire pour construire une relation vraie entre les peuples des deux rives de la Méditerrannée.
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