Non mais là j’ai l’impression de voir une vague de bisounoursite aiguë s’abattre sur Agoravox. Cette vidéo (qui n’est pas « sortie » récemment : personnellement, la première fois que je l’ai vue, c’était au moment des élections régionales) n’est jamais qu’une n-ième confirmation d’une évidence : la démocratie interne dans les partis politique, ça n’existe pas.
Quand il avait la haute main sur l’appareil RPR, Charles Pasqua se payait le luxe de donner aux journalistes les résultats des scrutins internes un jour avant leur comptabilisation. Au PS, les « bouches-du-nord » (les deux fédérations des Bouches-du-Rhône et du Nord) garantissent à chaque fois la victoire à une orientation en bourrant les urnes de fausses cartes de membres. A l’UMP, pour éviter que Dupont-Aignan ne s’en aille dès la fondation, on a accordé à Dupont-Aignan un gracieux 15% contre Juppé, réduit à 10% contre Sarkozy en 2004.
Au PCF, inutile de dire que les manipulations de scrutins internes furent monnaie courante des décennies durant. Aujourd’hui, c’est un peu moins vrai, mais les manœuvres pour orienter les résultats demeurent. Au FN, c’est simple : pour éviter les scissions, la liste majoritaire n’a jamais plus de 75% et la liste d’opposition (il n’y a toujours qu’une seule liste d’opposition) préserve ainsi un 25% suffisamment honorable pour faire bonne figure. Notons qu’au lieu de grande scission spectaculaire, on a ainsi des scissions en cascade, en moyenne une par an au court des 15 dernières années, certaines très impressionnantes comme la scission mégrétiste de 1998, d’autres plus négligeables. Au MoDem, itou : les bonnes vieilles habitudes de l’ancienne UDF n’ont pas été perdues, et on a même vu réitérée la bonne vieille méthode des anciens adhérents qui n’ont pas payé de carte depuis 10 ans qui soit-disant viennent participer à la démocratie interne.
Chez les écologistes, on a eu une grosse décennie, en gros de 1988 à 2004, où il y a eu un vrai respect de la démocratie interne... qui s’est traduit par une instabilité politique systémique conduisant à un échec politique : alors que Les Verts dépassaient régulièrement les 10% des suffrages au début des années 1990, ils peinaient à atteindre 5% cinq ans plus tard, et les 5% et quelques de Mamère en 2002 ont sauvé la caisse du parti. A l’extrême-gauche, la « démocratie interne » ressort d’une fiction faite pour se donner bonne conscience, mais soit on a droit à des procédures opaques permettant toutes les manipulations (typiquement à l’UC-LO et à l’ancienne LCR), soit on a carrément recours à de la fraude électorale en interne (dernier congrès du NPA).
Dès qu’un parti dépasse le millier de membres, c’est ainsi que cela se déroule. Je ne vois pas qu’on a découvert l’eau chaude avec cette vidéo.
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