En effet, je viens de lire ce papier, écrit de plume talentueuse. Merci. Il pointe avec sagacité les amalgames, l’art de créer la confusion dans les esprits.

Je m’étais censuré. Je n’avais pas voulu citer cette boutade d’A.Karlsfeld, tend elle m’avait semblée témoigner de petitesse, plus que tout.

« quelqu’un qui arrive avec un enfant de quinze ans, l’inscrit tout de suite au lycée, et qui fait chat perché, vous ne pouvez plus me toucher ».

Dans ce genre de réflexion, il y a plus, en effet, comme l’indique Daniel SCHNEIDERMANN, plus du Lepen là dedans que de quelqu’un qui est héritier du nom de Klarsfeld. Mais c’est clair, être héritier n’est pas suffisant.

En tout cas, en dépit des débordements qu’il y a eu ici, parfois, débordements qui m’ont surpris, mais qui ont leurs propres logiques, je remercie chacun(e) de ses contributions. C’est la première fois que je m’exprime publiquement sur un aspect de la vie politique relativement à la médiation, étant spécialisé dans la formation des médiateurs professionnels, et intervenant notamment dans la vie « civile », sociale, familiale et professionnelle. La médiation véhicule cependant une éthique et naturellement elle est présente sur la scène politique... où il y a tant de conflits !

J’en ressors pensif, mais mieux positionné. Je m’aperçois qu’en matière de médiation politique (les affaires de la cité) il convient d’être attentif à ne pas se faire embarquer par cette forme « d’hooliganisme » de l’actualité. Je nomme « hooliganisme de l’actualité » ces interventions de spectateurs que nous sommes le plus souvent et qui consiste dans le fait de faire une guerre à côté d’une autre. La guerre des supporters, qui y vont d’investives et de tout ce qui leur passe par la bouche et les mains. En l’occurence, la guerre des militants. Une guerre qui ne sert qu’à aggraver le conflit, l’entretenir. Le justifier d’une autre manière.

Faute d’être médiateur, que chacun sache cultiver en lui l’esprit de médiation, celui de la pacification relationnelle. Et si cette expérience fait grandir un peu A.K. dans cette démarche, alors tous les espoirs sont permis.

L’inviter à démissionner est tentant. Mais vain, sans aucun doute. Prématuré compte tenu des ambitions de la personne. L’inviter à se former, hun, pourquoi pas... Mais déjà engagé, il n’en n’a plus le temps.

C’est vrai qu’il pouvait paraître habile de la part de N. Sarkozy de se montrer ferme sur la politique d’intégration des « sans-papier ». Une tondeuse sur la pelouse du FN. Ajouter à cela le nom de Karlsfed pouvait aussi paraître subtile, parce que pouvant mettre le FN dans l’embarras, avec les risques de dérapages auxquels Lepen nous a habitué. Mais l’autre bête de la scène politique à l’esprit retors, la gouaille populiste. Le piège était énorme. Ceux qui l’ont posé sont tombés dedans. Il semblerait que le vieux renard reprendrait même à son compte les propos de Karlsfeld.

http://www.walf.sn/international/suite.php?rub=6&id_art=29965

Décidemment, les grosses ficelles de la finesse politicienne étranglent ceux qui les fabriquent.

L’actualité étant maintenant à l’action, le « médiateur » médiatique est-il au courant de l’expulsion ce matin du lycéen d’origine marocaine (voir http://fr.today.reuters.com/News/) ? Pour l’exemple, l’expulsé a-t-il été bien choisi ? Pas de chance, déjà des protestations s’élèvent. Il aurait fallu trouver l’incontestable. Le « médiateur national » a-t-il été consulté ? Qu’en dit-il ? Va-t-il harmoniser à partir de cette décision ?

La théorie de la médiation devrait l’amener à se « recentrer »... A suivre.