Bonjour, Kali.

Mes proches comme moi-même, très majoritairement électeurs du Front de Gauche, sommes évidemment très déçus du score de Mélenchon. Pour autant, il semblait illusoire qu’il puisse atteindre les sommets un moment entrevus dans l’euphorie de meetings particulièrement réussis.

Pour être efficace, il convient également de bien analyser les chiffres. Ainsi, vous écrivez que Mélenchon a multiplié par 5 le score de la gauche radicale alors que vous comparez deux forces différentes : le FdG et le PC. Il s’agit là d’une nouvelle erreur de lecture qui fausse la vision que l’on doit avoir pour l’avenir de ce mouvement. Avec 11,1 % ajoutés au scores de Poutou et Arthaud, la gauche radicale multiple par moins de 2 ses positions de 2007, année où elle avait totalisé 7,40 % de voix.

Quel enseignement tirer de cela ? Que Mélenchon a réussi, grâce à sa pugnacité et ses talents de tribun à fédérer sur son nom l’essentiel du vote radical. C’est bien, mais on le voit là, c’est très loin d’être suffisant pour espérer créer en France la dynamique des idées de progrès qui permettra un jour, espérons-le, à un parti véritablement au service du peuple de l’emporter dans notre pays.

D’où la nécessité d’uen forte mobilisation le 1er mai, surtout pas pour saboter la campagne d’un PS en voie de « dégager » Sarkozy, mais pour revendiquer haut et fort sur les fondamentaux du Front de Gauche. D’où la nécessité également de se mobiliser massivement lors des législatives afin de porter le vote FdG au plus haut niveau possible.

Un dernier point : on a vu, durant cette campagne, de nombreux articles et commentaires manifestement erronés car fortement ancrés dans un utopie, parfois agressive, potentiellement dangereuse car facteur de démobilisation au vu des résultats. Le rêve est sympathique, mais il ne doit jamais occulter les réalités. Ces réalités étant connues, il importe de se remobiliser sans perdre de vue le pragmatisme sans lequel il n’est jamais de réussite en politique.