Monsieur Masson, vous persistez dans votre erreur. Apparemment, d’après vous, pour avoir droit au chapitre, il me faudrait absolument pratiquer l’esperanto. S’il s’agissait d’un débat sur les qualités de cette langue, sur le vocabulaire, la grammaire ou la conjugaison de cette langue, ou encore sur sa littérature, alors, oui, donner mon avis serait malvenus, et même franchement stupide. Hors ce n’est pas le sujet qui nous occupe, vous en conviendrez. Prenons un autre exemple. Si nous devions discuter des qualités du français, de sa littérature ou autre, il est évident qu’il faudrait être francophone pour y participer. Si en revanche, nous devions discuter de la place du français dans le monde, de l’évolution de sa pratique, alors là par contre, n’importe qui s’étant renseigné au moins sur les chiffres peut parfaitement prendre part au débat (mais pas en débat en français, bien sûr, on pourrait prendre l’anglais ou l’esperanto). Et bien, j’affirme qu’il en va de même pour l’esperanto. Il n’est nul besoin de le pratiquer, pour parler de sa place dans le monde.
Ensuite, vous vous imaginez que citer des exemples prouve quoique ce soit. Raté, un exemple n’a jamais été une preuve. D’ailleurs si certains sont pertinents, comme le fait que des éditeurs fassent le pari d’éditer des manuels d’esperanto, certains sont moyens, comme le coup des ambassadeurs. Tant mieux pour ceux-ci s’ils rajoutent à leur culture générale la pratique d’une langue supplémentaire. Mais je doute qu’ils s’imaginent tenir une nouvelle langue diplomatique. Enfin l’exemple de google est ridicule. J’ai tapé « français » en mot-clé et obtenu plus d’un milliard d’adresses. Par contre je me demande encore ce que cela peut bien prouver.
Ensuite cessez, par pitié, de confondre calomnie et avis contraire au votre. Je n’ai nullement déformé votre propos, et je ne vous ai nullement calomnié. J’ai simplement donné mon impression sur votre condamnation injuste de Mr Benichou. Bref, ne pas partager votre avis et le faire savoir serait calomnie ? D’ailleurs je reviens sur les propos soi-disant blessant de Mr Benichou : « L’esperanto est une des plus belles inventions du monde ». Mon Dieu, quelle insulte, quel coquin de diffamateur ! Plus sérieusement, dès le début, Mr Benichou prend soin de lever tout équivoque quant à sa pensée sur l’esperanto en des termes laudatifs. Ensuite il explique ce qu’il croit être les origines et se trompe sur les dates. Je ne crois pas que ce soit si grave que ça, et au minimum cela n’a rien d’une désinformation volontaire qui irait de paire avec la diffamation. D’autant que s’il se trompe sur les dates, il ne se trompe point sur les intentions du créateurs de cette langue. A savoir lutter contre les haines par la communication. Si la guerre ne menaçait pas spécialement en 1887, les haines nationalistes étaient aussi virulentes que dans les années 30. Ensuite, il donne son opinion sur la pratique de l’esperanto. Après avoir dit tout le bien qu’il pensait de cette langue, il ne fait que sortir une plaisanterie pour tacler le football, pas pour salir l’esperanto. Car l’autre opinion dont a fait part Mr Benichou, est sur le football. Il estime que c’est de la merde. C’est son droit, personnellement, je ne suis pas d’accord. Et pour faire rire en donnant cet avis, il utilise la phrase de Mocky. Il devait bien savoir que sans précaution, il risquait de donner une mauvaise idée de l’esperanto, d’où la précision sur le sujet qu’il donne avant de faire sa mauvaise blague. Au lieu de condamner « la honte du journalisme », vous devriez lui être reconnaissant d’avoir essayer d’éclairer son audience sur le sujet. Vous n’imaginez apparemment même pas que des gens puissent ne jamais avoir entendu parler de l’esperanto. Bien que son opinion sur la pratique de cette langue ne risque pas de convaincre les gens de s’y mettre, il décrit ce concept comme généreux et humaniste. Je ne vois là nulle diffamation, nulle désinformation volontaire. Si vous aviez un tant soi peu de cran, écrivez-lui et informez le de ses erreurs, il sera probablement ravi d’apprendre ses précisions. Les seuls qui auraient du se sentir blesser, sont à la rigueur les fans de football, mais la plupart doivent être visiblement assez intelligents pour considérer que Mr Benichou a le droit de penser ce qu’il veut du foot tant qu’il ne leur interdit rien. Vous n’êtes probablement pas malhonnête. Néanmoins, la démarche que vous avez eue, l’est. Car il s’agit autant d’un manque de compréhension des propos de Mr Benichou que d’un refus pur et simple de son opinion.
Les espérantistes ne forment en aucun cas une secte, même si certains peuvent penser qu’il faut être un peu déconnectés des réalités pour penser que l’esperanto détronera un jour l’anglais. Ce qui me gène par contre, c’est la dénonciation de l’anglais comme langue des sectes. Tant qu’on y est l’anglais donne la gale, le sida, donne mauvaise haleine et rend idiot. C’est farfelu dans la mesure où une micro secte de quarante personnes au fin fond de la France n’usera probablement jamais de l’anglais. Ensuite, la profusion de secte aux USA est plus la conséquence de leur extrême tolérance religieuse que de la pratique officielle de l’anglais. Savoir si cette tolérance extrême est une bonne chose, là n’est pas le débat et donc je ne m’avancerai pas plus là dessus. Néanmoins il y a pour conséquence une profusion de sectes ainsi qu’une certaine prospérité pour certaines d’entre elle. Mais que vient faire l’anglais là dedans ? Les scientologues ou les témoins de Jéhovah ne recrutent pas en France en parlant anglais, mais bien notre langue. Je suppose qu’ils useront d’allemand outre-Rhin et de japonais au pays du soleil levant. Il est effectivement probable qu’ils usent d’anglais pour convertir un turkmène, mais uniquement parce que tout traduire en turkmène serait trop long pour trop peu de revenu (les sectes pensent sûrement en terme d’intérêt financier). Et surtout en anglais parce que c’est de facto le langage véhiculaire. Si l’esperanto était à la place de l’anglais dans les relations internationales, je pense qu’ils useraient d’esperanto pour diffuser leur message quand la traduction ne serait pas intéressante. Le raëlien a effectivement pu vouloir s’introduire dans le monde de l’esperanto. Mais si l’esperanto était parlé par tout le monde, il n’aurait pas eu besoin de tenter le coup. De fait, il y aurait été naturellement.
Bon admettons qu’il y est eu une véritable augmentation du nombre de personnes parlant esperanto. Sur ce point je veux bien vous croire, en particulier sur l’influence d’internet. Je suis également d’accord avec vous sur l’influence de la démographie sur la position des langues dans le monde. Néanmoins, cet argument me parait peu pertinent pour plusieurs raisons. Tout d’abord il faut tenir compte à la fois du nombre de locuteurs natifs mais également du nombre de locuteurs non natifs. Par exemple, ne pas tenir compte de l’importance des locuteurs natifs nuirait à l’appréciation de l’importance de l’espagnol ou du chinois. Petite parenthèse, je ne suis pas sûr qu’on doive parler de chinois, mais des chinois. Bien qu’à l’écrit ce soit la même chose, à l’oral, le mandchou, le mandarin et le cantonnais sont très différends, fin de ma parenthèse. Mais oublier l’importance des locuteurs non natifs fausse complètement l’importance de l’anglais dans le monde. Et surtout, si on en compte pas les locuteurs non natifs, alors dire « personne ne parle esperanto » sera à comprendre au sens littéral et non au sens figuré (c’est à dire « peu de personne parle esperanto » pour le moment).
En ce qui concerne la comparaison que j’ai faites, il s’agissait peut être moins de souligner l’échec de l’esperanto que le fait qu’une invention géniale peut s’avérer être un échec. Surtout que la réussite ou l’échec de l’esperanto dépend visiblement trop de nos points de vue, contrairement au Concorde qui est définitivement cloué au sol, comme vous dites (quoique j’aie entendu dire que des japonais souhaitait reprendre le projet pour une sorte de nouveau concorde... à suivre). Votre opinion est de dire que l’esperanto vole haut, je respecte cela. Pourrez vous respecter la mienne ? A savoir que même avec trente millions de locuteurs, l’esperanto serait loin derrière l’anglais avec ses centaines de millions de locuteurs non natifs. D’autant plus que l’esperanto avec ses cent vingt ans est antérieur à la montée en puissance de l’anglais comme langage véhiculaire qui date de la fin de la première guerre mondiale. Enfin l’échec de système métrique est bien plus relatif. S’il ne s’est pas imposé dans les pays anglo-saxon, si un certain nombre d’industries lui préfèrent le système anglais, il reste plus présent que le système anglais dans le monde et surtout, même des chercheurs américains l’utilisent.
Enfin, en suivant ces débats, je constate que ma prose est probablement inférieure à celle des autres participants mais pas forcément mes arguments. C’est ce qu’on appelle être réaliste, et Mr Masson, je vous engage à essayer de l’être sur vous et sur l’importance que l’esperanto a dans le monde. Peut être cela vous éviterait-il de venir donner des leçons de déontologie journalistique pour ensuite pratiquer la calomnie et la diffamation. Asp explorer comparé à un voyeur, c’est une diffamation. Si vous ne souhaitez pas que des gens en désaccord avec vous donne leur avis, publiez uniquement une tribune, sans inviter les gens à donner leur avis. Asp explorer qui vous attaque, c’est une déformation. Si émettre un désaccord avec vous est vous agresser, n’essayez pas de communiquer avec les autres, tôt ou tard vous risqueriez de trouver quelqu’un en désaccord avec vous sur n’importe quel sujet, de Dieu à la couleur des rideaux de la chambre d’amis. Mensonge encore, que de laisser entendre explorer et moi nous nous connaissons, mais qu’en plus, il serait trop lâche pour venir seul exprimer ses opinions. A-t-il été lâche de jeter un pavé dans la mare alors que l’opinion ultra dominante était d’abonder dans votre sens ? Explorer n’a pas besoin de moi pour exercer sa liberté de contredire et de mon côté, si je suis d’accord avec lui sur le sujet présent, ce n’est pas forcément le cas pour tout (la bourse ou son appréciation générale des journalistes par exemple...). Enfin, le « minable » préfère ne pas relever le dernier terme, et encore moins spéculer sur les raisons de sa présence.
Je constate enfin que votre définition du débat est franchement erronée. Des gens qui se réunissent pour parler de leurs expériences avec l’esperanto, ou de la manière dont ils sont arrivés à le pratiquer, voila qui est tout à fait honorable et sûrement très instructif. Mais ce n’est pas un débat est une confrontation d’opinions dont les partis peuvent aussi rester sur leurs positions que sortir convaincu du contraire. Votre manière de rejeter avec dédain la totalité des arguments contraire à votre thèse prouve que vous ne supportez pas la possibilité d’avoir tort. Si vous préférez un débat sans contradicteur, alors vous ne faites que rechercher une séance de masturbation intellectuelle collective. Contrairement à sa version physique, cela rend visiblement sourd.
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération