Votre paragraphe final résume votre article, dans tout son simplisme. Figurez-vous que les Libanais ont été obligés de faire le deuil de leur souveraineté bien avant l’implantation du Hezbollah. Ils l’ont fait à partir du moment où le roi de Jordanie s’est débarrassé des centaines de milliers de Palestiniens armés qui menaçaient son autorité. Comme personne ne voulait de cette milice de laissés-pour-compte n’ayant rien à perdre et prêts à tout, les arabes, dans un grand élan fraternel, ont décidé qu’on les fourguerait aux Libanais. Ces derniers, avec une armée fantôme (normal pour un si petit état) et leur majorité chrétienne, qui faisait tache dans la région, n’ont eu d’autre choix que de s’en accommoder.
De premiers heurts entre l’armée et libanaise et l’armée palestinienne, véritable état dans l’état, eurent lieu en 1973. L’armée libanaise eut le dessus, mais pas pour longtemps. Deux ans plus tard, la milice palestinienne refusait toujours l’autorité libanaise et le désarmement, sous prétexte de libérer la Palestine. La suite, on la connaît : la guerre civile. Les musulmans du Liban prirent le parti des Palestiniens contre les chrétiens. Ce fut le début d’une série d’erreurs des uns et des autres (appel à l’aide des Syriens par les chrétiens, notamment) dont le pays ne se remettra jamais. Les puissances étrangères ont tous avancés leurs pions sur cette partie la plus vulnérable de l’échiquier, et croire que les Libanais peuvent éradiquer les milices étrangères tout seuls est aussi illusoire que de penser que l’Allemagne de l’Est pourrait se débarrasser toute seule du bloc soviétique.
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