Moi, ce qui m’éclate, quand il m’arrive de prendre l’avion, c’est d’observer tous les « hommes d’affaires » en salle d’embarquement. Mater tous ces gars pétris d’autosuffisance et convaincus d’être les rois du monde parce que la secrétaire leur dit « bonjour monsieur duschmoll » le matin. Mais, par définition, un roi, c’est unique, et là, il y en a partout.
Une salle pleine de rois du monde, ça la fout mal. Ils se sentent mal, donc, nos élites. Alors bien sur, il faut montrer qu’ils sont « plus » que les autres.
Plus occupés sur leur portable, alors que personne ne les appelle, par exemple. Ca donne donc une assemblée de rois du monde qui se tripote le clapet, ou une foule d’appels à la con « Rien de neuf ? Je suis à Orly, là ».
Plus riches et mieux habillés. Pas de chance, ils sont tous habillés pareil. Enfin pas exactement, vous avez des bataillons. Les commerciaux, reconnaissables à leurs chemises violettes et leur cravates jaunes, les comptables, avec leurs chaussures méphisto, les petits jeunes de chez ernst&young avec leurs IBM etiquetés, et bien entendu les grands chefs, avec leurs costume sombre et leur cravate bleue.
Tous ces gens sont enfermés en cage de verre, en attendant l’embarquement. Ils ne se parlent pas, bien entendus. Et ils regardent avec condescendance la plèbe parsemée qui a l’inconvenance de venir partager leur espace en étant mal habillée, en jean ou en bermuda, avec un sac à dos, et qui a payé son billet trois fois moins cher qu’eux.
He bien la plèbe elle t’emmerde, Eric. Elle est en vacances et si elle va à Copenhague, c’est pour en profiter et aller embrasser des jolies danoises. Pas pour se taper 2 heures de rendez-vous avec un con dans un aéroport qui pue l’anonymat.
Les passagers des rangs 16 à 29 te saluent, Eric !
