’Je crois que la pensée rationnelle est « historiquement rare, local et éphémère »[...]
Je ne sais pas jusqu’à quel point les gens sont capables réellement de se servir un peu plus de leur raison. Mais je comprends mal la répugnance que les intellectuels éprouvent aujourd’hui à les y inciter. Si par impossible on réussissait à mettre un peu plus de raison dans les conduites et dans les affaires humaines, qui n’en comportent sûrement pas beaucoup, cela ne ferait peut-être pas beaucoup de bien, mais on ne voit vraiment pas quel mal cela pourrait faire.
Si l’on en croit David Shore : « ... Etant donné un vaste rassemblement d’êtres humains et une longue période, vous ne pouvez raisonnablement vous attendre à ce que la pensée rationnelle gagne. [...] Il y a simplement beaucoup trop de manières, et de manières faciles, dont la pensée humaine peut s’égarer » [...]
Si les choses devaient finir comme il le pense, on peut parier à coup sûr que la fine fleur de notre intellignetsia avancée aura néanmoins continué jusqu’au bout à agiter le spectre de la « tyrannie de la raison », de l’« impérialisme de la science » et d’autres abominations du même genre’
Jacques Bouveresse, Prodiges et vertiges de l’analogie