• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Corinne Colas Corinne Colas 4 juillet 2012 23:19

3 (fin)


Tout à fait d’accord avec : « Regrouper parallèlement au sein d’une Confédération les partis et personnalités écologistes indépendantes qui se retrouvent sur les fondamentaux de l’écologie, de manière à créer un rapport de force » mais en élargissant le cercle car la réflexion ne peut être efficace sans remettre en question notre modèle de société.

Lorsque N. Hulot a sorti son « syndrome du Titanic », les journalistes se sont récriés, le message s’était radicalisé soi-disant. L’écolo nouveau était né sauf que dénoncer la société de consommation sans pointer la cause, sans donner des noms... c’est toujours faire retomber la faute sur le consommateur en oubliant le système productiviste qui oblige à un seul modèle.

 Je rajouterai donc tous les mouvements très créatifs sur la question sans nécessairement l’étiquette « écolo » tels que « casseurs de pubs », « sauvons les riches » et bien d’autres encore… pour une véritable synergie.

 D’autre part, désolée d’être aussi abrupte, je crois qu’ il est urgent de faire le ménage au sein même des organisations dites « écologistes ».

 Il y a trois sortes d’écologismes :

 - le premier à force de compromissions pour obtenir des financements, n’est plus qu’une caution crédible pour des multinationales pas vertes du tout. Pour une touche d’efficacité réelle sur quelques points montés en épingle, il est par ailleurs obligé de se montrer conciliant, consensuel sur d’autres points cachés dans l’ombre et peu ragoutants. C’est un moindre mal pour défendre la « bonne cause » diront certains. C’est totalement inefficace répondront les autres et la pente est trop glissante.

 L’économie verte, la planification durable, la gestion durable, l’éco-blanchiment, le développement durable, la restauration ou l’aménagement de la nature etc. sont autant de concepts étranges mal définis qui s’immiscent dans le discours et permettent des actions affreuses notamment sous couvert d’écolabels, de sigles ou de certifications mis en place par ceux-là même qui devraient être les plus méfiants.

 Je ne parle pas des militants de base mais au final dans les directions, nous avons « la main droite » qui ignore volontairement ou non ce que fait sa copine, « la main gauche ». N’oublions pas que ChevronTexaco, ExxonMobil, Shell International, Weyerhauser, Monsanto, Dow Chemical et Duke Energy donnent de l’argent aux trois plus grandes ONG internationales.

 A lire :

 http://www.courrierinternational.com/breve/2011/07/25/wwf-accorde-trop-facilement-son-label

 http://amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article186

 

 - la deuxième forme d’écologisme n’est d’emblée qu’un faux nez. Les fondations d’entreprise soi-disant écologistes se multiplient certes mais l’éco-blanchiment est assez voyant. 

Le plus à craindre, c’est surtout par exemple l’investissement de la pétrochimie dans «  un réseau de plusieurs dizaines d’organisations « non partisanes et à but non lucratif » - think tanks, cercles de réflexion et autres associations professionnelles - financées par les industries polluantes ou par des fondations elles-mêmes affiliées à ces groupes industriels. De tels think tanks s’appuient sur les services d’un petit groupe de scientifiques  » afin de contrer le GIEC. 

Le citoyen crédule ne voit pas que le faux débat sur l’évolution du climat, s’étalant dans les médias avec une grande mauvaise foi où tous les coups sont permis, ne reflète en rien celui mesuré des scientifiques plus impartiaux, sur des points qui ne remettent pas en cause en réalité, des conclusions admises par la plupart.

 

-le troisième écologisme (ou plutôt le deuxième si l’on parle vraiment d’écologisme), n’est pas vraiment visible dans les médias. Pourtant, il prône exactement les mêmes idées que celles connues dans l’écologisme « officiel », le problème sans doute vient du fait qu’il les met en pratique sur le terrain. 

Dans le cas rare où il est évoqué, c’est plutôt pour le démonter car cette sorte d’écologisme, parce qu’il ne fait pas appel aux financements d’entreprises ni même aux financements des gouvernements, est très difficile à manipuler. Vrai promoteur de la décroissance et de l’éthique environnementale, vrai contestataire, il fait l’objet d’intimidations diverses.

Ex :

En France, un simple échange de graines hors circuit devient un acte délictueux (voir Kokopelli) et fait l’objet d’un procès. Diffuser des vidéos et des photos prises pourtant légalement sur l’élevage industriel dans les « fermes » (http://vimeo.com/30383134) en Finlande, ont occasionné plus de 20 jours de détention pour trois militants de "oikeutta elaimille" (justice pour les animaux) inculpés d’entrave à la paix (?). 

La tendance à considérer comme « organisation criminelle » tout mouvement militant qui s’oppose pourtant sans bombe ni armes, s’accélère en Europe. A la traîne des USA en ce domaine, elle rattrape peu à peu son retard. Ailleurs, dans les contrées « exotiques », la réaction est plus brutale, voire définitive. De manière générale, s’attaquer directement aux écologistes en les emprisonnant manu militari ou en les tuant discrètement, tout en les qualifier d’écoterroristes permet d’éviter les atermoiements et les débats inutiles tout en se donner bonne conscience.

 Cette large version de l’écologisme soutient des causes « perdues » aux yeux des bien-pensants.Tout juste si les OGM et le gaz des schistes dans nos vertes campagnes bousculent un peu la léthargie ambiante.

 Il ne fait pas bon jouer les Cassandre. Pourtant celle-ci avait raison. Cela ne l’empêcha de mourir assassinée, ce qu’elle avait prédit aussi. De même, il ne se passe pas un mois sans que quelqu’un appartenant à cette catégorie de l’écologisme ne disparaisse tout aussi violemment dans la plus grande indifférence, ceci parce qu’il (elle) lutte en faveur de l’environnement.

 On veut nous faire croire que les écolos sont des bobos occidentaux mais ils meurent victimes de leurs convictions et beaucoup ne sont pas européens.Si l’on veut se renseigner, l’info est là disponible au bout des doigts sur internet... suffit de taper « écologiste abattu » ou « assassiné » pour avoir des noms.

La vérité crue :

 "711 militants de la Nature ont été assassinés au cours de la dernière décennie, ce qui équivaut à une personne par semaine. Rien qu’en 2011, plus de cent activistes ont perdu la vie. Est-ce si dangereux d’être écologiste et d’avoir des convictions au XXIe siècle ?"

 http://www.paperblog.fr/5654632/un-ecologiste-tue-chaque-semaine/

 

Dénoncer les exactions d’une guerre qui ne dit pas son nom et à l’encontre des seuls civils, est tout aussi dangereux pour les journalistes qui tentent de faire leur travail :

 « En septembre 2009, le rapport d’enquête « Journaliste environnementaliste, un combat périlleux » détaillait une quinzaine de cas de journalistes et de blogueurs tués, agressés, emprisonnés, menacés de mort ou censurés pour avoir traité de problèmes environnementaux en Russie, au Cambodge, en Bulgarie ou encore au Brésil. »

Quand l’écologisme politique s’attardera sur les vraies urgences, il se passera du soutien de Mr Cohn-Bendit

“Votre question, commence Dany, le capitalisme est-il moral ?, ne m’intéresse pas. Arrêtez ! laissez ça aux curés ! Le souci des capitalistes, c’est de gagner et ils ont raison.” » 

Et on se demande encore pourquoi l’écologisme politique n’est pas crédible... Pourtant, « Alliance écologiste » accuse « Europe Ecologie » de faire partie de l’ultra-gauche, mince alors ! Heureusement que ces derniers sont là pour nous défendre du péril rouge.

Allez que du bonheur avec Dany qui parle de tout sauf des petits oiseaux à défendre :

http://www.ladecroissance.net/?chemin=textes/daniel-cohn-bendit 



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès