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En réponse à :


tzecoatl (---.---.53.94) 31 juillet 2006 18:40

Personnellement, je suis particulièrement content de l’échec de L’OMC, car je connais directement des petits paysans français qui auraient du mettre la clé sous la porte aux alentours de 2013 si tel n’avait pas été le cas, paysans qui tirent des revenus exclusivement par les subventions qu’ils perçoivent. J’aurai préféré que leurs produits soient mieux payés et qu’ils n’aient pas besoin de ces béquilles, mais tel est le système de la PAC-grande distribution essentiellement.

Le libre-échange, je suis pour, tant qu’il ne s’agit pas de déshabiller Jean pour habiller Paul (délocalisations, dumping social, etc). Il est par ailleurs inutile d’accélérer la croissance économique de pays en surchauffe (Chine, etc), car c’est une perte de croissance mondiale (transfert de croissance des pays développés vers les pays émergents, ralentissement politique et structurel dans ces pays émergents) via le libre-échange. D’ailleurs, il me semble qu’à l’avenir on passera d’une situation de surproduction agricole mondiale à une situation de pénurie du fait de l’accroissement des cultures non-alimentaires (bio-carburants), de l’augmentation de la demande et de la stagnation de la production. Il suffit déjà de regarder les faibles stocks de céréales à l’heure actuelle. On constate déjà que les cours des oléagineux s’indexent sur ceux du pétrole, cela risque d’avoir un effet d’entrainement sur les autres denrées agricoles, donc alimentaires. Le libre-échange risquait de saper les productions agricoles occidentales par des cours mondiaux tenus artificiellement bas, alors que c’est le moment d’assurer indépendance alimentaire et partiellement indépendance énergétique. On peut s’offusquer de voir un paysan haïtien arrêter de produire du riz car le riz américain importé et subventionné est moins cher et laisser les populations fabriquer des galettes de terre comme coupe-faim, il n’empêche que lorsque l’on jette un coup d’oeil au commerce extérieur américain, celui-ci n’est pratiquement maintenu que par ses exportations agricoles, alors qu’il est déjà largement déficitaire. Rares sont ceux qui désirent l’éclatement de la pompe à déficit américaine assurant la croissance mondiale (désolé, je ne suis pas apôtre de la décroissance). Et le rapport de force entre Haïti et les US est complètement déséquilibré, il m’étonnerait que plus de libre-échange rééquilibre le rapport de force. Seul un effet d’entrainement via la mondialisation et une certaine rareté (possibilité de produire de la canne à sucre, donc de l’éthanol, etc)est, à mes yeux, susceptible de sortir ce pays pris en exemple de la situation où le monstre américain l’a plongé.

Si dans les accords de Hong-Kong, on pouvait se féliciter de l’interdiction faites aux européens et américains de subventionner les exportations agricoles, l’arrêt du cycle de Doha entérant dès lors cette bonne décision n’est pas une catastrophe car encore une fois, la raréfaction et les nouveaux débouchés sur les marchés agricoles devraient être rapidement un levier pour les quelques 1 milliard de paysans que compte notre terre.


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