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FARES FARES 7 août 2012 16:04

« Lorsque le capitalisme s’est constitué à la fin du XVème on peut dire qu’il n’avait absolument rien de « moral » ...

Pensons à ce que fut l’Europe de 1510, cent ans après, à la guerre de trente ans, aux tortures terribles pratiquées par la coalition bourgeoise – féodale  contre les ancêtres du prolétariat, et au déclin de la population que cela entraîna.(1)

Pensons aux Vénitiens qui à l’aide de leur flotte parcouraient le monde et soudoyaient beaucoup de peuples pour leur extorquer les biens qui les intéressaient . Pensons aux espagnols de Charles Quint qui en Amérique pratiquaient un esclavage abominable et enrichissaient ainsi leur terre ancestrale, et s’enrichissaient eux-mêmes.(2)

Pensons aussi à l’ignominie des pirates, des corsaires au XVIIème et XVIIIème ... Pensons à la technique adoptée par Law pour extorquer l’argent des petits bourgeois et nobles londoniens et français, aux guerres de rapine des XVIIIème et XIXème. On pourrait aussi tout simplement penser au rôle des banquiers de l’Europe du Nord et de Venise au XVème et XVIème. (on pourrait également songer à cette pièce extraordinaire de Shakespeare « le marchand de Venise » .)(3)

Plus près de nous, notons le rôle que représentèrent les guerres du XXème, en commençant par la guerre de 1914 qui survint juste après le déclenchement de la crise de 1913 et qui fit 10.000 000 de morts et 60.000. 000 de  blessés. La deuxième guerre mondiale fut encore plus prédatrice  :  le bilan global fait état de plus de soixante millions de morts et de dizaines de millions de victimes civiles. (4) " Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage" avait écrit  Jaurès. Cette phrase fondamentale, toujours valable aujourd’hui avec les guerres menées par les Etats-Unis en Irak, en Afghanistan avec l’aide et le soutien des impérialismes encore dominants, montre à quel point l’entrelacement entre le capitalisme et la guerre est fondamental. Sans oublier le partage du monde entre colonialistes prédateurs au XIXème et XXème . Vous voulez encore des faits plus précis ?


Nous pourrions alors parler des méfaits du colonialisme qui dura pendant des centaines d’années, et de son grand intérêt pour le capitalisme, entre le début du XVIème et la deuxième moitié des années cinquante !(5) Poursuivons encore plus près de nous : comment s’est effectuée la conversion du régime bureaucratique russe de 1990, en régime capitaliste ? Les 250000 entreprises publiques d’Union Soviétique ont été rachetées pour des bouchées de pain à la population famélique russe par les « nomenclaturistes » ( c’est-à-dire les dirigeants d’entreprises et d’administrations qui ne représentaient que 1 à 2 % de la population, mais qui touchaient des salaires 100 fois plus élevés que le commun des mortels, et qui ainsi sont devenus du jour au lendemain les capitalistes rapaces que l’on sait .  Pour appréhender ce néo-capitalisme il suffit de se reporter à un article du Monde de l’époque (1990) d’un inconnu "professeur en économie politique" qui affirmait qu’il ne pouvait pas y avoir de capitalisme en Russie... Parce que les capitalistes n’y existaient pas.  Combien ont coûté toutes les guerres entreprises depuis 5 siècles pour coloniser et conquérir le monde ? Quel historien ou économiste sérieux pourra nous donner des chiffres ( même approximatifs ) ?

Évidemment à côté de ces faits, les petits scandales du capitalisme ( l’affaire Law au 18ème , l’affaire du canal de Panama et du canal de Suez à la fin du 19ème, l’affaire Stavisky dans les années trente, ou bien encore l’affaire des frégates de Taïwan qui survint à la fin du 20ème ) ne sont que de tout petits épiphénomènes . On pourrait y rajouter l’affaire Madoff aujourd’hui, qui, tout compte fait, ne porte que sur 65 milliards de dollars, c’est à dire le produit national de Madagascar multiplié par 12, ou plus de trois fois le bouclier fiscal français.

La démarche des gouvernements du G20 visant à « réguler » ce capitalisme est vouée à l’échec, mais qu’elle pèsera d’un poids considérable sur les petites gens et le peuple de tous les pays : sauf si, en raison de son importance, on apercevait, en Europe, en Amérique latine et pourquoi pas ailleurs, des gouvernements nouvellement élus qui auraient une contre-politique économique active et s’attaqueraient véritablement à la crise, au régime capitaliste qui l’a engendrée, et à l’inégalité »V


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