La qualité des idées n’a d’égale que celle de la prose.
La dernière question n’est plus assez débattue, et le tabou ne sautera pas de si tôt.
D’autant que :
- d’une part, les pays qui ont battu en brèche la propriété privée l’ont remplacée par une propriété d’Etat, dont ne tiraient bénéfice que les apparatchiks, et cette injustice impliquait, pour être pérennisée, une remise en cause profonde et inacceptable des libertés fondamentales ;
- d’autre part, la question de la propriété exprimée de façon aussi abrupte effraie jusqu’à l’ouvrier (dont je suis) qui imagine déjà des ersatz d’huissier dans son salon, si ce n’est des commissaires du peuple en train de réquisitionner sa tranche de pain. C’est ne pas comprendre que le, disons collectivisme vrai, est aussi éloigné du « communisme » pratiqué ici et là que du capitalisme.
Mais de longues années de propagande ont fait leur œuvre ; c’est un sujet qu’on ne remet pas en question, d’autant que ceux qui l’ont mal compris poussent des cris d’orfraie contre ce qu’ils croient être une attaque contre la liberté d’entreprendre.