@ jean Pierre

Votre article est particulièrement intéressant et mérite d’être développé sur ceratins points.

David contre Goliath ?

Cela fait déjà quelques décennies que des chercheurs Israéliens éminents comme Benny Morris(même après sa « révolution culturelle »)Avi Shlaim, Tom Seguev,Ilan Pappé et Baruch Kimmerling ont mis à mal cette image d’Epinal issue d’une culture victimaire.Cette image date de la guerre de 1948.Ilan Pappé en particulier a clairement démontré que le rapport de force était tout autre que celui communément admis( la Haganah contournant l’embargo mis en place) et qu’il a permis d’appliquer le fameux « plan Delet » pour mettre en place une véritable purification ethnique.

Donc oublions cette image simpliste....

C’est Avi Shlaim dans son ouvrage « The iron Wall:Israël and the Arab world » qui a le mieux illustré la conception fondamentale deu Sionisme et de l’Etat d’Israël. L’idée de « mur d’acier »vient de Zeev Jabotinsky un des grans idéologues (d’extrême droite ) du Sionisme. Dans son ouvrage, devenu dès sa parution, et resté depuis lors, la grande référence des colonisateurs sionistes, il écrit : « Nous ne pouvons offrir aucune compensation contre la Palestine, ni aux Palestiniens, ni aux Arabes. Par conséquent, un accord volontaire est inconcevable. Toute colonisation, même le plus réduite, doit se poursuivre au mépris de la volonté de la population indigène. Et donc, elle ne peut se poursuivre et se développer qu’à l’abri du bouclier de la force ce qui veut dire un Mur d’acier que la population locale ne pourra jamais briser. Telle est notre politique arabe. La formuler de toute autre façon serait de l’hypocrisie.

Dans l’esprit de Jabotinsky le mur d’acier n’étais pas un mur(qui, ironiquement, a quand même fini par se réaliser...)mais une force militaire « invincible ».Le Sionisme doit, et ne peut que s’imposer par la force.Malgré les désaccords entre Jabotinsky et Ben Gourion sur bien d’autres points ce concept d’armée invincible est resté au coeur de la philosophie sioniste. Il n’y aura un accord que lorsque le rapport de force sera clairement établi en faveur des sionistes : « autrement dit, le seul moyen d’obtenir un accord dans l’avenir, c’est de totalement renoncer à en obtenir un dans le présent ».

Cette phrase à elle seule résume toutes les pseudo offres généreuses de paix.

Depuis lors Israel a mis en pratique cette doctrine avec grand succès jusqu’à ce jour et chaque conflit conventionnel s’est soldé par des cuisants échecs arabes.Comme ce concept est le coeur du crédo Sioniste l’on le retrouve tant à droite(avec plus d’insistance il est vrai) qu’à gauche.(Il suffit d ’observer et d’écouter aujourd’hui les déclarations de Peretz)

Pour les dirigeants du Likoud,la guerre avec les Arabes est devenu un véritable « mode de vie ».Pour les travaillistes le « mur d’acier » a rempli ses objectifs et le temps est venu de négocier mais sans vouloir payer le prix de la paix.

Très logiquement, cela explique la surreprésentation des cadres militaires dans les différents gouvernements. Au point d’irriter.Voici ce qu’écrivait Reuven Pedatzur le 28/7 dans Haaretz dans un article intitulé « Prisoners to the generals »

"The result is that military considerations have often become more dominant than political ones. Thus, Israel’s foreign policies have come to be based on an essentially belligerent perception that favors military considerations over diplomatic ones. Violence is seen not only as a legitimate instrument in international affairs, but almost as the only means that can bring positive results.

As a result, the chief of staff in Israel is afforded power that exceeds that of his counterparts in other Western armies. He is the one to decide on the policy recommendations that will be presented to the prime minister and his ministers. This, of course, gives him great political power. "

Cette citation se passe entièrement de commentaires tant elle est lumineuse !

Je cite également un extrait d’un débat entre Shlomo Ben Ami (ancien minstre des Affaires Etrangères d’Israël en Norman Finkelstein.

« Now, with regard to Taba, you see, we were a government committing suicide, practically. Two weeks before general elections, the chief of staff, General Mofaz, who is now the Minister of Defense, comes and in a — I say that in the book — in something that is tantamount to a coup d’etat, comes and says publicly that we are putting at risk the future of the state of Israel by assuming the Clinton parameters, and we accept them, we assume them. »

Là aussi chacun jugera....

Malheureusement il y a le Liban qui ne semble pas porter chance à Tsahal !

Après la lamentable expérience de 1982 voilà qu’Israël s’est à nouveau empêtré dans le même bourbier.Tout le monde aujourd’hui est bien conscient que l’enlèvement des deux soldats n’est pour rien dans le déluge de feu qui s’abat sur le Liban.L’enjeu est ailleurs.

Toujours dans Haaretz Danny Rubinstein a écrit aujourd’hui un remarquable éditorial intitulé "Le Liban ?Une metastase du du problème Palestinien

« In the end, the primary wound is the conflict with the Palestinians. Lebanon is its metastasis. Without the Palestinian cause, Iran and the Hezbollah would not have had anything to hang on to. »

Manifestement les règles du jeu ont changé et de guerre conventionnelle l’on est passé à la guerilla.Je ne peux m’empêcher de sourire quand je lis les commentaires des « démocrates » qui se plaignent que le Heszbollah mène une guerre qu’ Israël n’est pas en mesure de gagner....

Mais ne nous trompons pas : Israël n’est que l’exécutant du concept de « clean break » largement développé par D.Feith et R.Perle qui consiste a imposer par la force le changement.Le fameux « chaos constructif » cher à Léo Strauss....

Alors dans l’esprit des fims à succès américans(Terminator I,II etc) allons nous voir Irak II ?