Bonjour,
Il me semble, comme toujours, voir une contradiction chez ceux qui d’un côté stipendient ces règles de limitation de l’endettement public, et d’un autre côté conchient ces affreux banquiers privés à qui on est obligé d’emprunter quand on ne respecte pas ces règles de bonne gestion.
La seule solution pour sortir de cette contradiction, c’est en quelque sorte d’emprunter par l’inflation (émettre de la nouvelle monnaie). Mais on retombe alors sur une nouvelle contradiction : comment justifier ce type de création monétaire ex-nihilo tout en conchiant cette autre création monétaire ex-nihilo qu’est l’émission d’emprunts par les banques ? Certes, dans un cas, il y a un taux d’intérêt, dans l’autre, non ; mais dans les 2 cas, ça reste un moyen artificiel de couvrir des dépenses avec de l’argent qu’on n’a pas vraiment.
Il y a comme une sorte de pensée magique à croire qu’on peut dépenser plus que ce que l’on gagne et s’en tirer quand même par des recettes miracles du type inflation (ou faire payer les riches)... Si je crée de la monnaie neuve, sur le court terme, je peux certes financer des dépenses gratuitement : c’est la fête ! Mais à moyen terme, cette augmentation monétaire va produire de l’inflation, qui va se répercuter dans le coût de la vie, les salaires, etc. et alors, soit on a une monnaie nationale et cette monnaie va perdre de la valeur, il faudra dévaluer, avec toutes les conséquences que cela entraîne (augmentation du coût des importations etc.) ; soit on a une monnaie commune, et alors l’augmentation des coûts nationaux vont se traduire par une perte de compétitivité économique. Dans les 2 cas, les lendemains d’inflation ne chanteront pas...
Quand à opposer pacte de stabilité et démocratie... Forcément, si vous demandez aux citoyens d’aujourd’hui s’ils préfèrent revenir à un train de vie plus raisonnable et payer les excès passés, ou bien continuer à être rasés gratis en reportant tout ce passif accumulés sur les générations futures(variante : ou bien « faire payer les riches »), que croyez-vous qu’ils vont choisir ? Demander au « peuple » de se prononcer sur ce genre de questions et croire que la décision qui en sortira sera forcément acceptable, c’est à la limite du populisme.
Si vous demandez à l’homme de la rue de faire un choix entre un sacrifice à court terme pour un hypothétique bénéfice à long terme, il ne sera pas plus raisonnable que le chef d’entreprise privée qui privilégie aussi la rentabilité à court terme : c’est que, fondamentalement, ce sont 2 êtres humains dotés d’un cerveau similaire et raisonnant de la même façon (contrairement au poncif gauchiste qui consiste à voir dans un entrepreneur privé l’incarnation du Mal absolu). Là aussi, il me semble contradictoire de vilipender les chefs d’entreprises ou actionnaires qui raisonnent en fonction de leurs intérêts financiers à court terme au détriment de l’intérêt collectif, tout en espérant que les citoyens fassent eux-aussi ce genre de choix en apportant leur bénédiction à une politique d’endettement public ou d’inflation monétaire.
Cordialement,
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