Bonjour à tous.
N’ayant pas évolué dans la nuit sur le TSCG, je me permets de remettre ici le commentaire que j’ai adressé hier à Salim Lamrani :
"Votre argumentaire est très bien construit et je l’approuve
à titre personnel. Cela dit, que peut-on faire dans l’immédiat, dans la mesure
où le TSCG sera adopté par tous les pays européens, faute d’une opposition
structurée et puissante ?
Que pensent les peuples européens ? Grosso modo, que ce n’est pas au milieu du
gué qu’il faut changer de route, et c’est pourquoi ils approuvent assez
largement ce TSCG, certes de manière contrainte mais persuadés que le rejeter
conduirait à de graves déboires pour le pays qui se risquerait à un vote
négatif, les marchés à l’affût n’attendant que cela pour lancer sur les
imprudents des attaques spéculatives d’envergure.
A titre personnel, j’aurais voté contre ce traité, mais à condition que la
France ne soit pas isolée dans cette voie car alors elle serait en grand péril
de dérive à l’espagnole. On peut évidemment choisir la théorie du chaos en
partant du principe que cela conduirait à l’éclatement de la zone euro, voire à
celui de l’UE ; avec à la clé une opportunité de reconstruction allant dans un
sens plus favorable aux intérêts des classes populaires. Une option qui me
tenterait beaucoup si j’étais en situation de peser. Mais en reconnaissant
qu’il s’agirait là d’un pari très risqué qui pourrait conduire à des tels désordres
que cela donnerait la possibilité à la droite dure de remettre la main sur le
pouvoir et d’imposer un régime encore plus autoritaire et inégalitaire.
C’est pourquoi je pense qu’il ne faut pas s’arrêter à cet épisode. Le TSCG
voté, les carottes ne seront évidemment pas cuites, et c’est pourquoi il faudra
peser de toutes nos forces pour que, malgré ce traité, soient prises deux
mesures urgentes : 1) l’annulation de la partie de la dette des états liée aux
spéculations financière ; 2) l’assouplissement des conditions de retour à
l’équilibre des comptes, notamment par un étalement dans le temps du retour à
cet équilibre.
Cela implique une mobilisation forte que l’on ne voit pas réellement venir
encore, seules les forces de gauche radicale politisées étant pour l’instant
dans la rue, du moins en France.
Un dernier mot pour illustrer mon propos : dans un commentaire récent, un
lecteur d’AgoraVox a considéré comme contradictoires deux récents sondages,
l’un donnant 34 % en faveur du OUI au TSCG, et l’autre 65 % de NON à Maastricht
si l’on devait revoter cette pierre angulaire de l’Europe libérale. Il n’y a
pourtant aucune contradiction dans ces deux chiffres. Que montrent-ils ? Tout
simplement que si c’était à refaire, les Français rejetteraient cette Europe
libérale, mais que, le vin étant tiré, ce n’est pas maintenant que l’on peut
casser le mécanisme. Bref, les ils réagissent comme des copropriétaires qui ont
voté des gros travaux sur le bâti de leur immeuble et à qui l’on demande une
rallonge pour les finaliser, faute de quoi tout sera arrêté et l’édifice
déclaré en péril.
On peut regretter que nos concitoyens réagissent ainsi, mais ils sont
actuellement majoritaires à penser ainsi. D’où la nécessité d’un long travail
de pédagogie débarrassé des anathèmes trop fréquents et des propos
péremptoires. Les opinions ne se gagnent que sur des compromis !"
Comme je l’ai indiqué par ailleurs, ce ne sont pas des manifestations de 50 ou 80 000 personnes qui feront fléchir les gouvernements. Il est évident que, comme Sarkozy sur le dossier des retraites, Hollande ne changera rien à moins d’un million de Français dans les rues. C’est pourquoi la mobilisation doit monter en puissance dans les prochains mois, mais elle n’aura réellement de poids que si elle s’inscrit dans un vaste mouvement européen pour l’instant trop timidement amorcé pour être déterminant.
Les gouvernants ne cèdent que lorsque leur pouvoir est en péril !
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