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Tristan Valmour 9 octobre 2012 12:14

Ben oui, voyons !

L’enseignant n’a pas de qualification pour enseigner. Il connaît sa matière, mais il ne sait pas enseigner. Il apprend sur le tas, et c’est son expérience personnelle qui va le conduire à affiner ses pratiques. Certains vont approfondir par une formation adéquate, mais là encore, c’est la confrontation à la classe qui va valider ou non son interprétation de sa formation, et non pas sa formation. D’ailleurs, dans tous les métiers, c’est ainsi que cela se passe. Un étudiant fraîchement sorti d’HEC ou de Sce-Po ne sait rien de ce qu’il a appris. Il apprendra sur le tas, comme tout le monde.

Les parents qui veulent et qui peuvent se donner la peine d’enseigner obtiennent de bons résultats avec leurs enfants. En plus, c’est un bon moyen de faire marcher son cerveau car les tâches ne sont pas routinières (puisqu’on apprend) ; c’est bien mieux que d’aller se faire arnaquer par des solutions pour développer son cerveau. Il faut juste être à l’écoute de son enfant, observer son fonctionnement qui est unique, chercher à savoir ce qui se passe dans sa tête en posant des questions du type : « quand tu vois ça, ou quand tu fais ça, que cherches-tu à faire ? quelles questions te poses-tu ? que sais-tu déjà du sujet ? A quoi ça peut servir ? ». Et parler avec lui, beaucoup parler en le laissant totalement libre de s’exprimer, et être à l’écoute, toujours à l’écoute sans aucun préjugé. Et en parlant, parce qu’il verbalise, l’enfant va comprendre beaucoup mieux ce qu’il apprend. L’enfant est unique, les recettes des parents, des camarades ou des profs ne fonctionnent pas pour lui. Il s’est construit en interprétant les signaux que lui envoie son univers, cela avant même sa naissance. Et il se construit, se reconstruit en permanence.

Il y a de nombreuses solutions gratuites d’aide aux devoirs. Il faut d’abord demander à l’établissement scolaire, puis prospecter les associations. Il doit y avoir des annuaires. Pas besoin d’être riche. Et puis, on peut aussi inviter un camarade doué qui aidera son enfant. Travailler à deux donne de très bons résultats.

Ce n’est pas en empêchant celui qui est doué ou qui travaille plus qu’on va obtenir de bons résultats. Il faut au contraire offrir un environnement stimulant, où roulent les Ferraris comme les 2CV. L’égalité des chances, ce n’est pas enfoncer l’un pour élever l’autre, mais offrir l’opportunité à chacun de grandir à son rythme, et éduquer la société pour qu’elle ait plus de considération pour les plus fragiles, les moins intelligents. Parce qu’une société qui n’a pas de considération pour les plus faibles est une société barbare. C’est avant tout cela qu’il faut changer.

Beaucoup de parents immigrés boostent leurs enfants parce qu’ils pensent que l’école est un moyen de réussir. Ils donnent même une éducation très stricte parce que dans leurs pays d’origine (surtout au Maghreb), il faut travailler. Il y a étonnamment beaucoup de problèmes au sein de familles bourgeoises parce que les enfants ont tout et n’éprouvent donc plus le besoin d’apprendre. J’ai une amie qui dirige plusieurs foyers d’enfants : ils enregistrent de plus en plus d’enfants dits « favorisés » parce que les parents n’en peuvent plus. Etonnant non ? Très peu d’enfants apprennent pour le plaisir de savoir. Ils apprennent avant tout par obligation, et vont à l’école pour les copains. Mais si on crée le besoin, l’enfant va se mettre à apprendre, et on ne pourra pas l’arrêter. Parce que tout organisme est fait pour apprendre.

Dans les autres professions, ramener du travail à la maison n’est pas une anomalie. C’est très fréquent.

Les devoirs à la maison sont-ils bons ou mauvais ? La capacité d’assimilation de nouvelles données est assez faible. Et le temps de les intégrer aux données préexistantes est assez long, parce qu’il faut que le cerveau se reconstruise, les protéines doivent se recycler. Mais cela est très dépendant de variables individuelles. Donc, les devoirs à la maison seront bons pour les uns, mauvais pour les autres. Il faut juste laisser la liberté individuelle. L’ennui avec toute organisation (Etat, association, entreprise), c’est qu’elle nie la différence individuelle et ne peut proposer que des solutions insatisfaisantes pour les meilleurs éléments comme pour les pires.


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