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(---.---.40.137) 18 août 2006 14:40

Le conseil de sécurité a accepté la résolution présentée par la France et les États Unis sur le Liban. Elle comporte la demande de l’arrêt des hostilités et le déploiement d’une force internationale. En fait, elle serait une FINUL renforcée avec un mandat élargi dont la mission principale serait de soutenir le déploiement des troupes libanaises au sud Liban.

Le problème est de savoir quelle mission donner à cette force ? Est-ce que celle-ci doit être une simple force d’interposition destinée simplement à séparer les deux protagonistes ou bien une force coercitive envoyée pour combattre le Hezbollah ?

Dans les faits, le Hezbollah a tout intérêt à accepter cette résolution comprenant l’arrêt des hostilités et le déploiement d’une force d’interposition. Car si les armées de Tsahal ont réussi à entamer quelque peu ses forces, elles ne les ont en rien vaincues et les roquettes de la milice chiite continuent de s’abattre sur Israël. Vaincre le Hezbollah ne pourrait se réaliser que par l’occupation militaire du terrain réalisée par une offensive de l’infanterie israélienne qui serait longue et très coûteuse en hommes. Le seul avantage militaire, et non des moindres, qu’Israël a tiré de ce conflit a été d’empêcher la poursuite du déploiement au Liban des missiles iraniens Fajr et Zelzal qui menacent directement la population israélienne. En lançant son offensive, Israël a tout simplement protégé la vie de ses citoyens.

Dans ce cadre, donner à la force internationale qui se déploiera au Liban sud une simple mission d’interposition serait une faute majeure. Elle ne résoudra aucun problème et ne fera même que les compliquer. Un arrêt des hostilités sera profitable au Hezbollah qui saisira l’occasion pour panser ses plaies, réorganiser ses forces et reprendre son ravitaillement en armes et en munitions par l’Iran via la Syrie. Dans les faits, cette force d’interposition deviendrait une force de protection du Hezbollah. Celui-ci pourra alors reprendre, quand il le voudra, le lancement de ses roquettes sur Israël, roquettes qui passeraient au-dessus de la force d’interposition, ce qui ne poserait aucun problème technique insurmontable. Quant aux missiles Zelzal iraniens ayant une portée de 200 km, ils passeraient largement au-dessus de la force d’interposition. Dans cette perspective, cette dernière se trouverait dans une situation très délicate et peu enviable, coincée entre le Hezbollah et les Israéliens. Dans ce contexte, les troupes libanaises, contrôlées par les chiites, risquent de poser un problème supplémentaire car, bien que leur mission soit d’appuyer la future force internationale, elles refuseront de s’attaquer au Hezbollah.

Il faut bien avoir à l’esprit que le Hezbollah n’acceptera le déploiement de cette force que s’il estime en tirer un avantage, c’est à dire être à l’abri de l’armée israélienne dans l’immédiat. A partir du moment où il jugera que la force internationale devient gênante pour poursuivre ses agressions envers les Israéliens, celle-ci sera considérée comme une alliée des « sionistes » et combattue comme telle, c’est-à-dire férocement. Est-ce la volonté des gouvernements dont les armées participeront à cette force internationale de se servir de leurs propres troupes comme d’un dérivatif, pour fixer sur elles les agressions du Hezbollah ? Certainement pas. Par conséquent, la force internationale qui se déploiera au Liban Sud devra avoir pour mission prioritaire et essentielle de désarmer le Hezbollah ! L’envoyer en simple force d’interposition la placerait dans une situation intenable et serait dramatique pour les militaires qui y participeront, cela n’apporterait aucune stabilité dans la région. Toute autre mission devra être subordonnée à celle-ci. Sans le désarmement du Hezbollah, la situation ne peut évoluer en rien. C’est pourquoi la force internationale qui sera envoyée au Liban devra être une force destinée à se battre, car le Hezbollah n’acceptera jamais d’être désarmé. Sa lutte contre Israël et les juifs est sa raison d’être et il la poursuivra tant qu’il en aura les moyens. La force internationale ne pourra pas laisser reprendre les agressions du Hezbollah envers Israël ; elle sera dès lors considérée comme un obstacle à cette lutte et elle sera la cible d’attentats jusqu’à ce qu’elle quitte les lieux. Il faudra bien alors qu’elle se batte.

Dans cette perspective, il en découle que les pays qui enverront des soldats de la Paix au Liban soient prêts à en payer le prix, c’est-à-dire à envoyer leurs soldats se faire tuer pour le Liban. Le retour au calme dans la région est à ce prix.la suite


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