Bonjour à vous Morpheus,
C’est amusant, car je suis moi-même en train de lire le livre de Hansen. (mais je n’en suis qu’au début et je n’ai pas encore lu la partie concernant les différentes notions liées à l’égalité).
Autrement, vous dites quelque chose qui me semble être au coeur du sujet :
« Dans une démocratie, fondée nécessairement sur une égalité de pouvoir entre tous les citoyens (démocratie = gouvernement par le grand nombre), il n’y a pas à proprement parler de chef
Puis plus loin : » Dans une démocratie, les tirés au sort ne sont pas des leaders politiques, se sont des serviteurs, des exécutants
---> Voilà une vraie question : faut-il un chef ou un serviteur ? Personnellement je vous répondrais qu’il faut un chef ET un serviteur ! Je m’explique :
Voyez-vous, en France nous avons connu des époques sans leader politique où nous étions alors sous un régime dit ’parlementaire’ (avant d’être sous le régime ’semi-présidentiel’ tel que nous le vivons aujourd’hui). Je fais là référence à la 3è et plus particulièrement à la 4è République au sein desquelles le Parlement était élu à la ’proportionnelle’. Certes, vous allez me rétorquer que cela n’a rien à voir avec la démocratie directe que vous appelez de vos voeux mais on peut quand même considérer qu’on s’en rapprochait attendu que le Parlement élu à la proportionnelle était alors bien plus représentatif de la population qu’il ne l’est aujourd’hui.
Résultat des courses, passez-moi l’expression mais c’était un ’bordel sans nom’ ! Tous les gouvernements d’alors tombaient au bout de 6 mois et nous vivions dans une instabilité gouvernementale telle que les institutions finissaient par être complètement paralysées. C’est alors qu’un certain Charles de Gaulle fit son retour sur scène et institua la 5è République avec un renforcement du pouvoir exécutif axé sur un pouvoir accru du chef de l’état.
Mais dans l’esprit de De Gaulle, ce ’chef’ devait avoir de réels pouvoir MAIS ces pouvoirs devaient aller de paire avec la notion de ’serviteur’ à la fois de l’état ET de son peuple souverain. Ainsi, l’esprit de cette 5è République se voulait comme une RENCONTRE entre un homme et son peuple afin que cet homme puisse guider ce même peuple dans la recherche du bien commun.
Las, l’esprit de cette 5è République a disparu en même temps que son fondateur.
Bref, ce que je voulais exprimer par là c’est que selon moi, la recherche du bien commun au sein de n’importe quelle communauté passe nécessairement par la mise en place d’un « décideur ». Mais cette personne doit évidemment rendre des comptes à ladite communauté et doit donc nécessairement avoir les compétences et les vertus indispensables.
(Je crois d’ailleurs que vous l’avez déjà observé tout comme moi : dans n’importe quel groupe qui souhaite mettre en place un projet, si personne ne prend d’initiatives ou si personne n’ose s’imposer, rien ne se passe).
Enfin, je voulais aussi revenir à la notion d’égalité de pouvoir (isokratia). Je pense qu’on pourrait modéliser une communauté via la métaphore du corps humain avec ses cellules. Vous serez d’accord avec moi pour dire qu’une cellule du foie n’a pas le même rôle qu’une cellule du rein. Et pourtant elles ont toutes deux un rôle physiologique indispensable au bon fonctionnement du corps humain. Et bien il en va de même pour les cellules du cerveau ! Ce sont elles qui déterminent les actions du corps humain et il va de soi que leur rôle ne peut pas être remplacé par d’autres cellules. C’est la nature qui l’a voulu ainsi. Et bien je crois qu’il en va de même pour la gouvernance d’une communauté
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A vous lire
Cordialement,
Micnet