@ IP:xxx.x50.71.238
Votre commentaire est des plus intéressant. Le sujet de mon article était de traiter de l’inexisten de la communauté internationale et accessoirement du droit international. Je n’ai pas cherché à l’égayer du côté de la définition du libéralisme. Mais pourquoi pas. Je n’ai jamais dit que le « le libéralisme cautionnait le travail de force par pression étatique » comme vous me le reprochez. J’en reviens à ma considération première : le libéralisme est une vision économique de la société de production. Cette vision détermine des règles plus ou moins bien définies suivant les états qui les mettent en oeuvre (code de libre concurrence - non intervention des Etats - ouverture des marchés - etc..). Le libéralisme américain est l’un des plus protectionnistes de la planète et le fait n’est pas nouveau. Celui que la Chine met en oeuvre est un libéralisme de pillage (pillage des matières premières dans le tiers monde - pillage de brevets - contrefaçons - piratage - etc...) Ces deux pays pratiquent-ils la même « religion » ? Aussi paradoxal que cela puisse paraiître on peut dire sans hésiter : oui. Les USA étant en train de faire produire, dans ce que j’ai appelé une prison productiviste, une bonne partie des biens de consommation qui lui sont nécessaires pour satisfaire la frénésie de consommation de sa population, et ce à un coût que les pays occidentaux ne peuvent plus assumer.
D’accord avec vous pour dire que la France a expérimenté diverses formes de libéralisme plus ou moins mâtinées d’étatisme. Quoi de plus normal ? Voyez ce qui se passe en Russie aujourd’hui. J’estime que Poutine a eu raison de remettre la main sur les richesses de son pays et il semble bien que les Russes lui en donnent quitus. Laissez cette manne financière à la mafia aurait été faire preuve de la pire des irresponsabilités. Bien sûr, Poutine n’a pas en mains les clés d’un libéralisme humaniste, au sens où vous l’entendez, pas même d’une « démocratie » réelle. Mais s’il fallait attendre l’installation d’une véritable démocratie en Russie, que serait-il resté des richesses de ce pays. Voyez l’état du Moyen Orient. On peut s’interroger si ces pays ne devront pas attendre ne ne plus avoir une goutte de pétrole dans leur sous-sol pour tenter des expériences de « libéralisme humain » au sens où vous l’entendez.
Je vous donne un autre exemple touchant à la politique colonisatrice de la France, tant décriée par les temps qui courent. Quand les Français ont découvert les énomres gisements de phosphate au Maroc, les capitalistes d’alors (libéraux de tous poils) se sont rués dessus en montant des tas de consortiums nationaux ou internationaux pour l’exploiter. Qu’a fait Lyautey ? Il a créé l’Office National des Phosphates chérifiens, et il a ainsi pu réinvestir à l’intérieur du pays les bénéfices dégagés pour les mettre au service du dévelopement interne (créations de ports, de villes nouvelles, de routes, de barrages, de voies de chemin de fer, etc...).
Je sais que de telles réflexions ont le don de hérisser le poil des bien-pensants, mais la réalité est là.
Pour ce qui est des investissements étatiques. Je les trouve totalement justifiés. Voyez le développement actuel de l’Espagne mis en oeuvre par l’Europe. Voyagez de Grenade à Madrid. Vous naviguerez dans une mer d’oliviers financés par l’U. E. à un coût d’investissement défiant toute concurrence puisque ce pays se permet maintenant de fournir ses fruits au Maroc pour alimenter ses huileries.
Même constat en ce qui concerne la mise en place d’éoliennes sur tout le territoire européen. Politique totalement irresponsable au plan des paysages massacrés, de la flambée immobilière qu’elle engendre, mais surtout du retour sur investissement obscène qu’elle engendre, le tout sur fonds publics (en inventant au passage une abradadabrantesque obligation d’achat par EDF...).
L’exemple que vous donnez du tunnel sous la Manche est intéressant. C’est l’exemple d’une volonté politique mise en oeuvre par des capitaux privés, comme l’ont été le canal de Suez ou celui de Panama qui ont connu les mêmes déboires boursiers. La mise en place d’une société Eurotunnel sans garantie (plus ou moins officielle) des deux gouvernements n’aurait jamais pu voir le jour. La réalisation de ce tunnel est là, et cette réalité obligera gouvernement et boursicoteurs à trouver une solution pour le faire vivre contre vents et marées. On voit mal un tel investissement passer à la casse sous prétexte d’une faillite boursière.
Pour ce qui est des frais d’études des sociétés pour lancer de nouveaux produits à, la pratique est la même partout. Europe (Airbus - Ariane) , USA Boïeng - Nasa), Japon (MITI), et aujourd’hui la Russie, l’Inde et la Chine. Alors oui, le PA Ch. De Gaulle a coûté cher à la nation, comme le Rafale ou le char Leclerc. Mais peut-il en être autrement ?
Vous dites : « Si l’on considère que depuis la chute du mur de Berlin, les habitants des anciennes républiques populaires ont rejoint les nations où la liberté de conscience et les libertés politiques sont respectées, alors on peut accepter le terme »vieilli« . » Et vous citez l’exemple de Yan Palac. Je ne peux qu’être d’accord avec vous, mais qu’en est-il des sacrifiés des chars de Tien Amen, et des disparus argentins ou chiliens ? Mais tant d’exemples peuvent être extirpés d’un côté ou de l’autre... Je préfère en rester au niveau des idées et des principes. Ce c’est pas l’économie qui a tué Palac mais un système politique dictatorial. Et Malik Oussekine ? Qui l’a tué. Un escadron de « voltigeurs » comme on appelait les CRS matraqueurs envoyés par Pasqua, ou le pauvre Devaquet qui avait fait descendre une bonne partie de la jeunesse française dans la rue. ?
Bien à vous - et merci pour votre intervention de qualité
Patrick Adam
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