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L’immigré 9 novembre 2012 14:22

@Spartacus :
Coluche dirait « T’es qu’un enfoiré ! » (rires)
Tu ne portes pas ton nom tellement tu es implacable ! Or si tu devais porter ce nom, tu aurais quand même dû te rendre compte que tes théories sont trop ‒comment dire ?‒ mathématiques. Un peu d’humain dans ce monde de brutes ne me paraît pas de trop, non ?
Je suis en accord avec vous sur la manière dont vous tentez de présenter les choses. La méthodologie me paraît assez cohérente.

Néanmoins ‒eh, oui ! Il y a toujours des « mais » à de belles théories !‒, votre vision des choses manque de... hem... visibilité. Elle est trop micro-économique. L’entreprise voit ceci, donc, fera cela, etc.
Je suis assez surpris qu’une personne de votre valeur ait sous-estimé les aspects suivants :
1‒ la place de l’innovation dans le processus de décision à l’échelle d’un pays
La politique industrielle est un enjeu stratégique pour un pays : connaissance de ses propres ressources et de la concurrence (le pays voisin) qui requiert des ajustements (encourager des secteurs aux dépens d’autres) pour des raisons de compétitivité (qualité et prix, par exemple) afin de résorber ses dettes. Cela implique le contrôle ‒partiel évidemment‒ de l’État.

2‒ le prise en compte des facteurs socio-culturels dans la compréhension des marchés
Pour caricaturer, on ne traite pas de la même manière les affaires dans le désert du Kalahari et dans un igloo du Groenland. De même, l’approche est (radicalement) différente selon qu’on vend un avion de combat ou qu’on vend des cacahuètes. Pourtant, l’objectif est le même : return on investment !

3‒ l’étude prospective de la géopolitique et de la géostratégie dans un contexte de mondialisation
En gros, savoir ce que vaut son voisin et savoir, par anticipation, s’il est possible de coopérer avec lui à défaut de pouvoir le contrôler. Les terres rares, par exemple, sont des produits hautement stratégiques : dans le langage enfantin, il faut être gentil avec celui qui en a et méchant avec celui qui veut nous empêcher d’être ami avec celui qui en a. C’est comme aux échecs : prévoir le prochain coup de l’adversaire.

4‒ l’entreprise est frileuse parce qu’elle n’a pas de visibilité : les employés qui vivent la précarité de l’emploi (CDD et intérim) sont peu motivés ‒normal, il y a de quoi‒ et, donc, peu enclins à se lancer dans la recherche, c’est-à-dire, l’innovation. On peut appeler cela une sorte de cercle vicieux de la précarité.

5‒ le regard est trop axé sur l’aspect financier des choses. Pour caricaturer, le comportement d’avare ou de radin oblige les personnes à se replier sur elles-mêmes comme en autarcie. Pas de gagnants (pas de conquêtes de marchés, donc, pas de revenus supplémentaires), que des perdants (sclérose, obsolescence).

Un sage disait : « Plus je sais, plus je me rends compte que je ne sais rien. » Mais, qui lui a appris ce nouveau savoir ? L’autre, bien sûr ! Celui qui vient d’ailleurs ! Les Américains l’ont bien compris : ils courtisent les meilleurs cerveaux du monde au lieu de se cantonner aux leurs. Les Chinois l’ont bien compris aussi : ils envoient leurs meilleurs cerveaux étudier dans le Top Ten de l’Academic Ranking of World Universities au lieu de rester chez eux donc, pas en France, justement. En parlant de cette dernière, a-t-elle (vraiment bien) compris les enjeux ?

Bref, le savoir est le produit stratégique de demain puisque son aboutissement est le fameux brevet, générateur pérenne de revenus qui devraient ‒hélas, le conditionnel est requis‒ servir au bien-être de la population : éducation, social, etc.

Pour terminer, à ce que je sache, le FMI et la World Bank n’ont jamais sauvé un pays. Par contre, il me semble qu’ils ont mis en place avec succès des projets qui se sont transformés en entreprise. C’est petit, mais, c’est un début.

Tout ce que j’ai dit n’est qu’une opinion personnelle d’un cerveau reptilien d’immigré. Corrigez-moi si je me trompe.

Ce n’est pas tout mais, ma vision économique de la France me fait dire que j’ai un pain au chocolat à prendre : dois-je taper sur quelqu’un ou non pour faire tourner l’économie ?


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