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Christian Labrune Christian Labrune 12 novembre 2012 23:25

Corneille ne manquait pas d’humour, au point même de glisser dans ses développements les plus austères sur la politique ou la religion des obscénités vraiment énormes. C’est le « sale cul » en acrostiche dans « Horace », ou ce vers de Polyeucte : « Et le désir s’accroît quand l’effet se recule » que les acteurs du Français ont pris l’habitude de modifier un peu et qui devient : « Et le désir s’accroît lorsque l’effet recule ». Sage précaution qui évite des éclats de rire dans la salle...

Cela dit, je ne sais pas s’il serait allé, en tant que nègre de Molière, jusqu’à se pasticher lui-même et faire rire les spectateurs de ce qui avait fait auparavant le succès d’un certain Pierre Corneille. Les scènes III et IV de « Dom Juan » sont une caricature du débat cornélien. A la fin de la troisième scène, Dom Carlos s’écrie : « Que ma destinée est cruelle ! Faut-il que je vous doive la vie et que Dom Juan soit de vos amis ? ». ll avait pris soin, au début, de remercier celui qui venait de le sauver : « On voit, par la fuite de ces voleurs, de quel secours est votre bras ». Et les contemporains n’ont évidemment pas oublié « le bras » de Dom Diègue, « ce bras qui tant de fois a sauvé cet empire... ».

J’ai entendu parler plusieurs fois de ce débat ; il est trop ridicule pour que l’on puisse consentir à y perdre une heure à l’examiner, mais je serais quand même très curieux de savoir comment les inventeurs de cette thèse fantaisiste peuvent expliquer dans cette scène et dans bien d’autres l’espèce de mortification que le « nègre » s’impose. Une relation homosexuelle sado-masochiste, peut-être ?


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