Le christianisme s’en tenait à cette formule énigmatique : « là où sera le corps, là seront les vautours » ; il s’agit moins de renoncer au corps que de combattre le corps titanesque des désirs futiles - ce que la tradition explique par l’autre formule « ne pas aimer sa vie jusqu’à la mort ».
Une fois mis à l’écart les désirs aliénants, et surtout la colère, c’est l’âme elle-même qui apparaît alors comme supercherie. La joie de la libération qui advient là-dessus se tourne aussitôt en commandement (st paul : soyez toujours dans la joie).
Sur ce parcours, le diable est posé comme « maître de ce monde » qui circule selon l’élément aérien et bénéficie du sommeil(s) ; les plus proches (amis, famille) peuvent même y devenir passagèrement de sérieux obstacles actifs, dans lesquels, tous bourreaux qu’ils se fassent, on ne peut s’en tirer qu’en les reconnaissant comme victimes (pardonne-leur ils ne savent pas ce kill fond).
Une foi arrivé, un salaire devient un chose très rigolote, et toute éventuelle rentrée d’argent n’est réceptionnée, quelles que soient les urgences, qu’après beaucoup de méfiance, douleurs et hésitations. Il suffit non pas d’être fou, mais de reconnaître comme folies ce qui est présenté comme le plus raisonnable. Et il y a en effet de quoi se faire vite crucifier, le plus dur étant de comprendre, dans la lutte, en quoi justement cette crucifixion est la porte.
Après l’aterrissage sur ce sol nouveau, la formule épicurienne du bonheur (un ami + un bout de fromage) devient limpide comme une évidence.
Enfin, bien sûr le Coran ne raconte rien d’autre.